Un endroit non moins glacé... [PV Miki]

Elle avait suivi. Mais avait-elle seulement le choix ? Takashi ne pouvait lui permettre la moindre contestation. Sa docilité était la condition sine qua non de sa délicatesse. La plus petite démonstration d’insoumission obligerait l’homme à se montrer plus agressif, plus brutal, et peut-être bien plus violent. Pour le moment, alors qu’il avait regardé son geste destiné à boucler sa ceinture du coin de l’œil, ma seule chose qu’il avait à faire était d’embrayer, de se mettre en route, pour quitter la patinage et rejoindre ce lieu encore indéterminé. C’est évidemment ce qu’il fit, sans plus accorder de regard à sa compagne d’infortune. Celle-ci paraissait infiniment petite dans le siège d’à-côté. Jeune fille perdue dans un monde qu’elle ne connaissait pas, embarquée dans une histoire qui n’avait pas lieu d’être, elle devait souffrir de son manque de vigilance. Son bourreau n’était pas un enfant de chœur. Sa compassion s’arrêtait là où les blessures du passé ressurgissaient. Sa tendresse prenait fin à l’instant-même où ses instincts les plus bas et primaires se révélaient. Miki devait se taire et endurer. Le voyage durerait cinq minutes, à tout casser. Et lorsqu’ils arriveraient devant le domicile, comme à présent, il lui suffirait de descendre en silence.
La portière du jeune homme claqua. Celle de la gamine s’ouvrit bientôt, ouverte sans ménagement par le propriétaire des lieux et de l’engin. Sa main la happant et venant l’extirper de l’habitacle, il l’attira à sa suite, en direction du logement lui appartenant. Cinquième étage, juste sous les toits. Un tas de marches à escalader, ce qui ne devait être le plus aisé du monde dans de telles circonstances. Se débattrait-elle ? Ralentirait-elle son allure, au risque de le voir la tirer plus fort encore pour progresser vers son but ? Qu’importe, après tout. Il la gardait devant lui, la poussant plutôt, l’invitant sans grande politesse à monter jusqu’à devant la porte tant attendue. La clé tournait déjà dans la serrure.

« Entre et retire tes chaussures. »

À l’intérieur, tout était sobre. Les murs blancs, le sol moquetté, les pièces peu nombreuses. Un petit salon séparé de la cuisine par un bar. Un toilette dans la salle d’eau, une pièce de rangement où n’étaient entreposé qu’un bureau et quelques affaires. Le principal mobilier servait à la cuisine, le reste n’était qu’une table basse devant le canapé dépliant servant de lit. À part si elle souhaitait sauter du balcon, la nippone n’aurait pas grand lieu où s’enfuir ici. Il pouvait donc lui laisser le loisir de faire ce qu’elle voulait durant la petite minute qui séparerait cet instant de celui où il aurait fermé à clé et retiré ses baskets pour les ranger convenablement…

La demoiselle avait-elle peur ? Takashi n’en doutait pas. Il avait toujours eu un don pour l’empathie. Même si ce n’était souvent que pour s’amuser de l’état mental ou sentimental d’une éventuelle proie, il aimait prêter attention à ces quelques réactions. Miki était entrée et avait tout de même prit le pli. Obéissante, docile et calme dans sa manière d’être, elle ne pouvait que devenir une cible privilégiée pour le jeune homme. Son choix n’avait pas été mauvais. La chance lui avait bel et bien sourit. Leur relation était devenue bien plus attrayante subitement, parce qu’elle s’était laissé embarquer dans cette histoire sans pouvoir protester. À la base, il n’avait été qu’une aide pour elle. Maintenant, il lui serait essentiel.
Venant bientôt dans le salon, il l’avait observé. Son regard passant sur le clic-clac, sur la cuisine, et revenant vers elle, il s’en tint à une absence de sourire. Ses pas le firent s’approcher lentement. Il se positionna simplement debout devant elle pour regarder son corps plus en détail. De son visage qui n’avait plus ce petit air enchanté, à ses longues jambes finement ciselées, il s’en délectait presque d’avance. Ses mains se posèrent sur le dossier de la chaise, de chaque côté des épaules de la demoiselle, et son visage s’approcha du sien.

« Tu es une jeune fille très obéissante, je ne peux que te complimenter. Peut-être n’aurais-je pas à abimer ton joli petit corps de poupée… »

Sa main passa sur sa joue, et son visage, la caressant lentement. Ses doigts effleurèrent jusqu’à ses fines lèvres qui avaient embrassé les siennes un court instant. Sa seconde main était venue se poser sur son genou. Glissant peu à peu sur sa cuisse, elle toucha ce vêtement léger protégeant la peau de la jeune japonaise. L’homme posa un instant son front contre le sien, murmurant en arrivant à caresser sa chevelure d’ébène.

« Si tu voulais me remontrer cette provocation qui t’a poussé à venir vers moi tout à l’heure, je m’occuperai de toi comme il convient… »

Il se lapa alors les lèvres dans une parfaite démonstration d’avidité. Sa pression sur sa cuisse se fit un rien plus forte et insistante…

L’avantage était pour Takashi, cela ne faisait aucun doute. Quoi qu’il arrive maintenant, à part si la demoiselle parvenait à trouver une solution de dernier recours pour le fuir, elle serait à lui. Autant dire qu’il la voulait carrément à ses pieds. Son but n’était certainement pas de la dominer un temps pour lui rendre sa liberté, quoi qu’il puisse en penser ou espérer. Car non, il n’était pas un gentil garçon. Le passé lui avait joué suffisamment de tours pour qu’il sache à quoi s’en tenir avec la vie. À moins que ce ne soit sa manière de vivre qui lui ait apporté tant d’ennuis… Non, impossible. Cette simple pensée l’aurait rendu furieux et plus brutal avec la jeune fille, probablement. Mieux valait qu’il s’en tienne au présent. Agressif et dominant, peut-être, mais c’était toujours mieux que de lui faire vraiment du mal.
Seulement, la question qu’elle posa subitement lui fit perdre quelques secondes à réfléchir. Si elle avait eu besoin d’un laps de temps, sûrement que celui-ci aurait été nettement insuffisant. Mais le fait d’essayer n’était pas déraisonnable. D’ailleurs, le voilà qui souriait.

« Oh… Parce que tu te considères comme une femme… »

À ses yeux, il est vrai qu’elle n’était qu’une gamine. Une lycéenne, une étudiante, mais avant tout une petite fille perdue face à un être aussi fort et autoritaire que lui. Qu’importe qu’elle veuille résister, elle ne pourrait y parvenir qu’en sachant inverser la tendance. Pour le moment, les choses n’allaient pas dans ce sens, néanmoins. Elle allait redouter la suite. Il ne pouvait la voir comme une femme. À moins que…

« Dans ce cas, je peux te réserver un traitement qui conviendra mieux à ta volonté d’être une grande. Les femmes ont besoin d’un homme qui soit capable de les dominer et leur imposer le respect, tu ne crois pas ? »

S’était redressé légèrement, il l’avait prise par le bras pour la relever face à lui. Et envoyant valser la chaise, il la poussa à reculer jusque contre la vitre du salon. Derrière, c’était le balcon. La vie du cinquième étage était absolument remarquable. Mais celle que le jeune homme comptait admirer le serait sûrement bien davantage.

« Montre-moi ce qui fait de toi une femme. Dévoile-moi ce corps de petite bombe que tu t’es permise d’affaler plusieurs fois devant moi sur la glace. Je ferai mon possible pour rafraichir ta peau brulante… »

Ses paroles étaient plus proches du murmure, maintenant. Mais elles restaient tout aussi provocantes. Ses bras de chaque côté de ses épaules voulaient qu’elle ne s’en aille pas de là et exécute sa volonté. Mais qu’allait-elle faire ? Serait-elle une femme plutôt qu’une enfant ? Une princesse plutôt qu’une esclave ?

Takashi poussait la jeune fille à bout. Là, au fin fond de son appartement, elle n’avait plus le moindre allié pour lui porter secours. Ses chances de s’en sortir indemne s’étaient envolées bien facilement, laissant l’homme maître de la situation. Et maintenant, le fait qu’il ait ses mains prêtes à passer à l’acte, à venir explorer le corps sûrement somptueux de cette demoiselle, l’incitait à faire monter encore la pression. Cèderait-elle ? Cela semblait plus ardu que prévu. Sa résistance avait en partie lâché, mais quelque chose la raccrochait encore à l’espoir. Soudain, sa voix s’était manifestée, sortant de l’obscurité, pour contredire avec force ce qu’il lui demandait de faire. L’étonnement prit place une fraction de seconde sur le visage du japonais, comme lorsqu’elle l’avait embrassé rapidement à la patinoire. Mais ce geste lui revint en mémoire, de même que l’envie de la voir s’apaiser, se calmer. Ne pouvait-elle pas éviter de contester, alors qu’elle s’était docilement laissé conduire dans l’antre du diable ?

« Mademoiselle veut donc jouer et deviens impertinente… »

Ses lèvres s’étaient alors approchées des siennes dans le but de lui voler à son tour un baiser. Mais le sien se voulait plus insistant, plus agressif et volontaire. Lui tenant les poignets d’une seule main, afin de se faciliter la tâche, cela ne l’empêcherait peut-être pas de lui échapper d’un geste rapide. Pourtant, il pouvait ainsi la prendre par l’épaule ou sous le menton et lui dicter la manière de se conduire. Coopérer était essentiel. Dans le cas contraire, elle subirait tout de même, mais sans avoir le moindre choix de la délicatesse à apporter. Takashi connaissait la douceur. Mais à se moment, il pensait surtout à la douleur qu’elle pourrait finir par ressentir. Une fois son baiser terminé, et avoir lapé ses lèvres pour s’en délecter encore, son sourire indiquait qu’il n’en resterait pas là.

« Je te boufferai quoi qu’il arrive, ma petite Miki… Après tout, ta réussite dépend de moi, maintenant. Je ne peux pas me permettre de t’abandonner… »

Sa main glissa de son épaule jusqu’à ses hanches en passant dans son dos. Puis elle menaça de remonter sur son ventre, progressant inexorablement vers cette opulence mammaire qu’il ne voulait plus avoir à essayer de simplement deviner…

L’excitation à son comble. La provocation allant bien au-delà. Takashi était en train de la faire craquer mentalement. Par ses attouchements forcés, il avait fait naître chez cette jeune fille une peur sans nom, incalculable et qu’elle ne saurait maîtriser aisément. Qu’était devenue la petite demoiselle pleine de vie de la patinoire ? Etait-elle tombée une fois de trop ? Et lui, aurait-il agit de la même manière si elle ne s’était permise de l’embrasser de la sorte ? Non, les choses auraient été différentes. Elles auraient pu durer un peu plus longtemps. Il aurait probablement aimé se balader tandis qu’elle serait accrochée à son bras. Il aurait pu inverser la tendance et faire en sorte que ce soit elle qui soit après lui. Il aurait pu éviter, se retenir de la toucher comme cela, et de la faire pleurer. Il aurait pu être ce qu’elle attendait, plutôt que faire en sorte qu’elle devienne ce que lui voulait. Mais c’était trop tard. Elle n’en pouvait plus, il en voulait bien plus.

« Coucher avec toi ? Qui a dit que c’est ce que je voulais ? Peut-être suis-je seulement avide de découvrir ton petit corps de jeune femme en devenir… »

Eluder la question, la détourner, c’était essentiel. La gamine ne devait certainement pas se mettre à avoir le monopole de l’interrogation. C’était à Takashi de mener le débat, de la mener là où il voudrait. C’est notamment pourquoi il affichait toujours un sourire légèrement carnassier et susurrait ces paroles. Prendre un ton trop sérieux ne l’aurait pas fait. Il devait s’amuser et lui montrer que ce qu’il se passait n’était qu’un amusement pour lui. Les répercussions l’importaient peu.

« Si ton consentement a disparu, peut-être devrais-je te pousser à le retrouver de force. À quoi t’attendais-tu ? »

L’amour ? Une petit romance d’opérette ? Une histoire d’un après-midi, d’un soir, d’une journée ? Une rencontre qui fini bien ? Miki était une jeune fille intéressante mais qu’il ne voulait pas voir prendre d’ampleur sur sa vie. Elle se soumettrait et il se servirait d’elle selon ses envies, ou bien tout s’arrêterait là. Elle devait être sa petite chose. Sa main le prouvait. Enfin, elle arrivait sur sa poitrine et s’y attarda. Caressante, douce, sans précipitation, elle n’aurait pu être plus assurée de son pouvoir.

« Nous avons tout le temps devant nous. Alors détends-toi et pense qu’il ne s’agira que d’un long moment à passer. Après, libre à toi d’en faire un paradis ou un enfer… »

Comment pouvait-il dire cela dans cette situation ? La jeune nippone n’ était vraisemblablement pas en état de l’écouter. Pourtant, elle s’évertuer à faire une chose qu’il apprécier : essayer de comprendre, parler, observer et ressentir, démontrer ses émotions. Takashi ne pouvait rester de marbre face à cela. Sa main attrapa bientôt l’un de ses seins à travers le tissu de son vêtement pour le malaxer plus avidement. L’homme ne pouvait que se lécher les lèvres. Appétissante demoiselle…