arrivée d'Emma... bon d'accord un peu longue ^^"

Emma sortit du train, et aida son père à descendre les bagages de la rame. C’était un homme sec et nerveux, les cheveux grisonnant, et surtout de grande taille… ce dont elle n’avait pas hérité. Elle avait par contre ses grands yeux clairs et doux. C’était un homme bon et généreux, plein d’amour. C’était son père et elle l’aimait aussi. Elle n’avait pas protesté lors qu’il avait annoncé qu’ils devaient déménager.

" Emma ! Dépêche-toi ! Nous devons trouver un taxi… "

Emma enfila deux sacs à dos, attacha le troisième à la valise et souleva le dernier gros sac avec sa main libre. Ils avaient allégé un maximum ce qu’ils devraient transporter eux même, mais ils étaient quand même fort chargés. Enfin, tout cela n’était pas si lourd, mais plutôt fort encombrant.

" Papa ! Nous sommes en avance, et le camion n’arrivera pas avant au moins trois heures et demi. Ne pourrait-on pas manger ici et ne repartir qu’après ? "

Elle trébucha sur un de ses sacs à la sortie de l’escalator et bouscula quelqu’un.

" Je suis désolée… Pardon. "

Elle s’était excusée tellement bas qu’elle ne savait même pas si on l’avait entendue… Sans même oser lever la tête, elle repartit rapidement. Elle rattrapa son père qui s’était arrêté un peu plus loin. Il semblait hésiter. Emma pria pour qu’il choisisse de manger dans la gare. Cela faisait maintenant deux heures qu’elle avait faim ! Il se tourna vers elle et lui lança un sourire un peu crispé.

" Je crois que tu as raison, ma chérie, j’aurais bien besoin d’un café… "

Emma soupira de soulagement. Ils cherchèrent un endroit où s’installer et trouvèrent un banc un peu plus loin. Il était contre une rambarde, en dessous de laquelle passaient les voies et les quais. Emma entassa les bagages à un bord du banc et s’installa sur celui-ci. Pas possible ! Elle venait de passer plusieurs heures assise dans un train et la première chose qu’elle faisait maintenant c’était de s’assoire de nouveau ! Finalement, elle se releva et se tourna vers son père.

" Je vais voir où on peut acheter à manger. Je te prends un sandwich avec le café ?

Non, reste là surveiller les valises, je vais y aller. J’ai besoin de me dégourdir les jambes.

D’accord… "

Elle le regarda s’éloigner, puis après un coup d’œil vers les sacs, s’accouda à la rambarde. Se penchant en avant, elle observa les personnes en dessous d’elle. Certains riaient, d’autres pleuraient, des enfants courraient… *Comme il est étrange d’observer ainsi ces gens sans qu’ils ne s’en aperçoivent ! C’est comme si je n’étais pas dans le même monde qu’eux… Peut-être même que si l’un d’eux pensait à lever la tête il ne me verrait pas.* Cela, elle n’en savait rien… peut être quelqu’un était-il en train de l’observer sans qu’elle ne s’en rende compte… A cette pensée, elle se rejeta en arrière et se rassit sur le banc.

Elle resta quelques minutes comme ça, sans bouger. Puis elle vida ses poches, et entreprit de trier les divers objets et papiers qu'elle y trouvait : *poubelle… poubelle… ah ! Ça je garde…* Elle sortit un peu plus tard une fine chaîne d’or. Pensive, elle observa le petit pendentif qui y était accroché : Un soleil un or possédant un visage… et la moitié de sa face correspondait en fait au profil d’un croissant de lune en argent. C'était un cadeau auquel elle tenait beaucoup.

Soudain, n’y tenant plus, elle se remit à la rambarde, jouant avec la chaîne entre ses doigts. Un train arriva en gare tandis que son ventre gargouillait bruyamment. Elle se reteint d’éclater de rire. Que faisait donc son père ? Puis ses pensées allèrent vers le futur… son futur. Qui commençait demain avec son arrivée à l’académie. Allait-elle si plaire ? Elle espérait que oui… Se ferait-elle des amies ? Avec un peu de chance… peut être. Elle observa un instant les jeunes qui passaient sur le quai : sûrement l’un d’eux était-il lui aussi à cette Académie, peut être même serait-il dans sa classe…

Alors qu’elle rangeait de nouveau sa chaîne dans sa poche, une main se posa sur son épaule. Sursautant violemment, elle ne vit pas le collier tomber dans le vide plusieurs mètres au-dessous d’elle alors qu'elle se retournait vivement.

" Bah alors, ma petite souris ! Tu as peur de moi maintenant ? Je ne suis pourtant pas un chat ! "

Son père était chargé de sandwichs, boisons, paquets de biscuits et autres mets hautement raffinés… Elle lui rendit son sourire. Ma petite souris… Il l’appelait comme ça parce que soit disant cela lui allait bien… ce qui n’était peut être pas faut, en fait.

" Tu m’as surprise, c’est tout.

Tiens, je t’ai pris un jambon-beurre-tomates.

Merci. "

Elle pris le sandwich et s’assis sur le banc en tailleur, comme elle le faisait souvent.

" Zut ! J’ai oublié le café ! Bon, j’y retourne. Tu restes là ?

Oui, ne t’inquiète pas. "

Il repartit. Emma sourit en pensant qu’heureusement, elle n’avait pas non plus hérité de sa tête de linotte…
Et elle mordit enfin dans son sandwich. Le futur, elle le vivrait bien au moment présent...