Lune... [ Pv -> Apo ]

La nuit était tombée quelques heures auparavant et à présent, seule la Lune éclairait le parc endormi. L'air était étrangement lourd pour une heure si tardive...

Tsubaki arpentait silencieusement le parc désert. Il se sentait à l'aise la nuit, lorsque le "vrai" silence règne, ce silence qui apaise et fait que l'on a envie de contempler le ciel... Il avait l'habitude de venir se promener dans des parcs de nuit mais cette fois... ce n'était pas intentionnel... En effet, il s'était réveillé une demi-heure plus tôt sous le couvert d'arbres dans le bois que ce parc abritait. Il n'avait aucune idée de comment il s'était retrouvé là mais dès que la lueur pâle de la Lune avait traversé la canopée et éclairé le corps inanimé sur lequel il était allongé, il avait compris.

Son "instinct" s'était éveillé. Il avait tué. Cela ne l'effrayait plus, il en avait l'habitude désormais. Il avait repris ses esprits et avait méthodiquement découpé puis enterré le corps. Ses mains, habituée aux gestes d'une précision chirurgicale l'y avaient bien aidé. Il avait veillé à ne laisser aucune empreinte et était sorti en hâte de la forêt. Là, il marchait depuis un moment, seul, à écouter le silence. Il était entiérement taché de sang. De son tee-shirt sombre à ses bras à la peau pâle en passant par son visage et la plaquette d'itenfication, souvenir de son service militaire.

Il marchait ainsi tel un démon sous la Lune...

Seul. Dans une ruelle. Sombre, mal éclairée. Un homme marchait, les mains dans les poches. Il regardait le sol, le regard vide. Non, son regard était éclairé d'une lumière meurtrière. Le genre de lueur qu'on ne voit que dans certains yeux. Notamment les siens.

Cet homme, Apocrypha, n'avait rien fait de sa journée. Si on omet la torture d'un petit animal qui lui passait sous la main, aucune autre bonne victime n'était passée sous sa main. Il n'avait pas eu sa dose d'hémoglobine humaine journalière et n'était pas satisfait de ne jamais croiser quelqu'un avec la même aura meurtrière que lui. A vrai dire, croiser quelqu'un de tel n'aurait pas été commun dans les rues de cette grande ville qui semblait encore plus paisible qu'un petit village de bourgade.
Il marchait tranquillement le long d'un trottoir bordé d'un grillage, lorsqu'il arriva près d'un parc. Ce dernier avait, à première vue, l'air désert. Apo s'y engagea alors. Il leva les yeux au ciel tout en marchant tout aussi paisiblement qu'avant. C'était un ciel sans étoiles. Seule la Lune était présente, regardant sa partie du monde endormi d'un oeil bienveillant. Mais endormi n'était pas tout le monde... restait le jeune tueur à gages qui se promenait souvent de nuit, car c'était le moment le plus calme d'une journée. Effectivement, pendant la nuit, il n'avait pas à tuer. Et quelque part, ça le ravissait un peu de pouvoir rester seul un moment.
Maintenant qu'il ne dormait plus la nuit, rien ne pourrait l'empêcher de flanner dans ce parc qu'il trouvait, à vrai dire, bien sympathique...

Au bout d'un moment, il finit par croiser un homme... qui avait l'odeur du sang. Oubliant un instant son rôle de tueur, Apocrypha se retourna instinctivement, lui attrapant le bras. L'homme en question était maculé de cette substance rouge qui excitait tant le jeune. Cependant quelque chose lui disait que ce n'était pas son propre sang. Il n'était pas blessé... alors, il avait tué ?...
Il ne put donc pas s'empêcher de sourire en coin...

"Est-ce que vous allez bien ? demanda-t-il finalement. Vous n'êtes pas blessé au moins ?"

C'était juste pour s'en assurer... il savait bien que non. Son sourire s'effaça rapidement lorsqu'il croisa le regard de l'autre. La même lueur meurtrière... s'inscrivait dans ses yeux. Ce fut alors un rire, qui sortit de la bouche d'Apo... enfin il avait trouvé la personne qui serait la même que lui.

"Je crois qu'on va bien s'entendre tous les deux... hm ?"

Tsubaki marchait dans le noir, ses yeux de charbon fixant un objet imaginaire devant lui, lorsqu'il sentit quelque chose lui empoigner le bras. Il se retourna et se trouva face à un jeune homme aux longs cheveux bleus étincelants sous la Lune. Il fixa l'inconnu de ses yeux noirs, se demandant ce qu'il lui voulait.

"Est-ce que vous allez bien ? demanda-t-il finalement. Vous n'êtes pas blessé au moins ?"

Tsubaki se rappela qu'il était couvert de sang, ce qui aurait semblé étrange à n'importe qui. Il resta silencieux et fixa le jeune homme dans les yeux. Il avait des yeux violets, d'un violet profond. Il essaya d'explorer ce regard, de percevoir quelque chose sur l'identité du jeune homme dans ces yeux quand soudain... Il vit cette lueur, cette lueur qu'il avait lui-même fuit durant toutes ces années, cette lueur qu'il avait découverte parfois le matin en se levant, alors qu'il était inexplicablement couvert de sang.

Mais depuis quelques années, cette peur de l'inconnu, du "monstre" enfoui en lui s'était transformée en acceptation. Il s'était contraint à acceptercet état de fait: il avait tué, il allait tuer. Mais c'était il y a seulement quelques semaines, lors de son dernier "meurtre inconscient" qu'il avait véritablement commencé à se soumettre à cet instinct primitif. Comme plus tôt le soir même, il avait fait disparaitre le corps, allant parfois même jusqu'à lécher lui-même le sang residant du meurtre...Mais la peur et l'inquiétude résultant du fait qu'il ne métrisait pas cette facette de lui même persistait.

"Je crois qu'on va bien s'entendre tous les deux... hm ?"

Cette phrase le sortit de ses pensées morbides. Ne laissant, comme à son habitude, rien paraitre de son trouble il fixa encore plus intensément le jeune homme. Son regard en était très insistant mais c'était ainsi. Il resta silencieux, se contentant de fixer d'un regard vide empli de questions le jeune homme. Puis, après quelques instants de silence, il fixa le jeune homme qui lui faisait face de son regard perçant et dit d'une voix glaciale

-"Ah oui ?.."

Apocrypha arborait encore ce sourire qu'on ne pouvait qualifier de rien d'autre que de sadique à ses lèvres. Il dévisageait l'autre d'un regard avide. Il recherchait en lui l'envie de tuer... mais il ne la trouvait pas. Il devait faire ça à contre coeur... mais au moment où ils se regardaient, l'autre sentait tellement bon... c'était une source de plaisir que de sentir le sang sur une autre personne.
Mais il fallait se contenir. Ne pas céder à la tentation. Et pourtant... il avait tant envie d'aller lécher cette substance rougeâtre sur un corps inconnu... mais il se contenait.

Sa dernière phrase eut pour effet de tirer le jeune homme de sa rêverie. Il le fixa si intensément que le pauvre Apo en fut légèrement troublé. Il lacha le bras qu'il tenait depuis quelques secondes déjà et recula d'un pas. Le ton glacial et la réponse du jeune ne l'avançaient à rien, si ce n'est à un gouffre sans fond.
Alors Apo fit la moue et croisa les bras. Il le toisa en conséquences et alla se placer derrière lui.

"...Bien sûr qu'on va bien s'entendre ! lança-t-il pour se rassurer lui-même. Viens t'asseoir... je n'ai qu'une seule envie, c'est d'apprendre à te connaître..."

Il le poussa légèrement en avant et le tenant par l'épaule, il le fit avancer vers un banc non loin. Arrivé devant, le tueur se rendit compte qu'il ne s'était même pas présenté comme tel..!
Mais qu'il était bête ! La base de tout leur dialogue, il l'avait complètement oubliée ! Mais il allait vite remédier à ce petit problème...

"Oh ! Excuse-moi, je ne me suis même pas présenté... que suis-je bête..! Je m'appelle Apocrypha Apocalypso.. maître de l'horreur, si je ne m'abuse..."

Tsubaki fixait l'inconnu au regard familier et au sourire démoniaque durant de longs instants. Celui-ci lui lacha le bras au bout d'un moment. Cependant, ce ne fut que pour le prendre ensuite par les épaules. Tsubaki ne réagit pas mais était fortement agacé par cette attitude qu'il jugeait de "puérile". Il avait dit qu'il n'avait qu'une envie, le connaitre. Une attitude commune aux gens qui en savent trop sans vouloir le dire. Mais trop à propos de quoi ? Tsubaki n'aurait su le dire et ne cherchait pas à savoir. Il n'opposa pas de résistance.

Il arrivèrent finalement face à un banc et alors que l'inconnu le poussait légérement, comme pour lui faire comprendre qu'il devait s'asseoir, il se mit à se présenter. Tsubaki s'assit alors face à lui sur le métal délicieusement glacé par la fraicheur nocturne. Il écouta alors, et lorsque l'inconnu déclina son identité, cela remémorra quelque chose à Tsubaki. Un vague souvenir. Un gros titre ? Ou l'un des cadavres qu'il avait du examiner ? Il n'aurait su dire mais il comprenait mieux à présent pourquoi l'homme l'avait isolé. Le titre "maître de l'horreur" le fit rire intérieurement. Si ce type était bien celui dont il avait examiné les "proies", et bien il méritait plus le nom de "seigneur des bouchers"...

Repoussant ses pensées, il dit alors

-"Moi c'est Tsubaki..."

Il n'ajouta rien, laissant planer un lourd silence sur le parc.

Apocrypha ne fut pas réellement surpris que l'autre n'oppose aucune résistance. S'il avait raison, s'il faisait vraiment ce qu'il faisait à contre coeur, alors il devait être encore un peu sous le choc. Juste assez pour se laisser faire. Alors qu'il se présentait, l'autre s'assit sur le banc et le regarda. Il se présenta à son tour par un simple prénom, qui malheureusement ne rappela rien à Apo. Il aurait bien voulu un assassin de renom, mais se doutait bien que ce n'était pas le cas.

Alors il ne dit plus rien et finit par se laisser choir sur le banc, près de Tsubaki. En fait, ce n'était pas qu'il voulait rester dans le silence, mais plutôt qu'il n'avait plus rien à dire. Lui qui croyait parler trop se retrouver maintenant bouche bée. Même ses innombrables questions avaient foutu le camp de son esprit. Restait une cavité vide, résonnante.

Au bout d'une longue minute à ne rien dire, il secoua la tête et la tourna vers Tsubaki. Il le fixa un instant d'un regard neutre et se leva. Il n'aimait pas rester assis sans rien faire.
Sans en rajouter, - pour une fois - il demanda du plus sérieusement qu'il le put faire :

"Tu as tué n'est-ce pas ? Tu l'as voulu, ce meurtre ?"

Tsubaki sentit un lourd silence s'instaurer lorsqu'il eut répondu.

-#A quoi s'attendait il celui là ?#

Ne pu t'il s'empécher de se demander. Il n'était rien qu'un médecin, un médecin légiste tout ce qu'il y avait de plus normal. Lorsqu'au bout d'un moment l'inconnu -il savait à présent qu'il s'appelait Apocrypha- lui demanda s'il avait voulu tué, il resta silencieux avant de dire en désignant ses vétements

-"Sa se voit non ? Comment se retrouver taché de sang à moins d'avoir tué ou d'avoir examiné un cadavre, ce que je ne fais qu'en blouse ? Si je l'ai voulu ?......inconsciemment oui. Moi-même je ne sais pas, je ne connaissait pas l'homme que j'ai tué, mais comme il était là, que je l'avais tué, il fallait que je m'en débarasse, c'est tout ce que je sais."

Il avait dit beaucoup de choses...Un policier l'aurait mis à l'ombre pour bien moins, mais cependant, l'autre ne semblait nullement choqué, mais Tsubaki s'y attendait.

Généralement je ne me débarasse pas du corps...
Apocrypha ne se rassit pas. Il préféra rester debout. C'était simplement pour le confort de son vis-à-vis qu'il l'avait traîné jusqu'à ce banc. Et la réaction de Tsubaki quand il répondit à sa question l'agaça quelques peu. Il ne l'avait pas agressé quand même ! Et lui qui s'efforçait de rester sérieux et calme... il n'aurait pas dû !
Quand bien même... je me demande à quoi ressemblait la scène... même si rien n'était prémédité...
Quoi qu'il ne pensait pas non plus Tsubaki un tueur très expérimenté. Seulement, il aimait bien voir les oeuvres de ses confrères du meurtre, même s'il ne les connaissait pas.
Apo commença à imaginer des choses plutôt plaisantes, riant intérieurement au départ des différentes versions. Au bout d'un moment, il baissa les yeux et rit doucement. Un faible rire qui n'aurait, justement, fait rire personne. Mauvaise augure..?

"Quand tu as pris conscience de ce que tu avais fais, - parce que j'imagine que tu étais inconscient, je me trompe ? - quelle a été ta première réaction ? Peur..? Dégoût ? Ou peut-être même... plaisir ?"

Apocrypha arbora un joli sourire à ce dernier mot. Pour lui, torturer des gens était une grande source de plaisir. Il trouvait dans la torture quelque chose qu'il ne trouvait pas au meurtre... c'est exactement pour ça que la plupart du temps il ne tuait pas ses victimes... pour la sensation d'extase de les voir souffrir encore.
J'aurais préféré le titre de tortureur à gages... ku-fufu... mais je suis déjà une perle dans ce monde !
Quand Apo se rendit compte de ce que Tsubaki avait dit au sujet de la blouse, il tiqua un instant. Qu'est-ce que ça voulait dire ? Un médecin ? Un médecin... qui tue ? Remarque, c'était assez astucieux...

"En blouse..? T'es un doc' ? J'y crois pas... c'est... comment dire... ça s'oppose parfaitement à ce que tu viens de faire..! Hey mais j'y pense ! Alors t'as déjà dû voir des scènes de crime ? Des personnes torturées ? Avec des lacérations de partout ? Ca veut dire que je suis plus populaire que ce que je ne le suis déjà si tu as déjà vu ce genre de choses... ku-fufu..."

Il se rassit finalement près de Tsubaki et approcha ses lèvres de son oreille. Là, il y susurra ces mots sur un ton sensuel, en affichant un large sourire :

"Il paraît que les gens qui en tuent ou en torturent d'autres sont sado maso... c'est le cas pour toi aussi..?"

Tsubaki naviguait dans un flot d'émotions contraires lorsqu'Apo posa sa question. Il cherchait habituellement à rester professionnel lorsqu'il enterrait le corps, lorsqu'il revenait à la vie normale, lorsqu'il lavait ses vétements. Il resta songeur un instant et dit

-"Quand je me suis réveillé...car en effet cela a été inconscient jusque là, on peut dire que je n'ai pas vraiment été surpris. J'ai l'habitude maintenant, je fais avec, dans mon métier comme dans la vie. Ce n'est rien d'autre que de l'acceptation...enfin..."

Il se rappelait avoir ressenti un certain "plaisir" si l'on pouvait appeler ça comme ça, à se débarasser du corps, à le découper. Même s'il n'en montrait rien. Ce plaisir profondément enfoui était peut-être ce qui l'avait poussé vers ce métier ingrat de médecin légiste. Il resta un instant silencieux, la brise soulevant les quelques mèches de cheveux noirs qui cachaient son visage et arboraient d'étonnants reflets turquoises sous la Lune. Aux autres questions d'Apo, il dit

-"Oui...Je suis médecin légiste-urgentiste. Je m'occupe tant des accidents de la route et des fractures ouvertes, foulures et autres diverses blessures nécessitant des soins urgents que de l'autopsie des cadavres qui me sont livrés par la police, ou parfois même les organisations gouvernementales...Et, oui, j'ai déjà vu des cadavres lacérés, mutilés, violés, du moins, tout ce que l'on trouve de nos jours."

Il leva son regard sombre sur Apo et poursuivit

-"C'est pour cela que je te connais... Apocrypha, "l'Apocalypse". Un des tueurs les plus sanguinaires de notre époque. Je te connais bien parce que je suis l'un des deux seuls légistes qui aient accepté de s'occuper des cadavres, du moins des restes de cadavres que tu laisse derrière toi...Je connais tes méthodes, du moins, toutes celles que tu as employé jusqu'à maintenant, ce qui en fait un certain nombre, puisque chacune de tes "oeuvres" est différente..."

Il y avait peut être dans sa voix une pointe d'admiration semblable à celle qu'avait du ressentir le Dr Frankenstein devant sa créature. Celui d'un homme de science devant une machine mise au point par un de ses élèves ou celui d'un légiste ayant sous ses yeux l'homme qui était le créateur des "oeuvres" si complexes et pourtant si brutales qu'il se devait d'examiner à longueur de journée. Soudain, le jeune tueur s'assit à ses côtés et lui chuchoter quelque chose à l'oreille

# "Toi aussi" ? Il le serait donc réellement ?#

Cela n'avait pas étonné Tsubaki, mais n'était qu'une confirmation de ce qu'il pensait car pour qui une telle créativité dans les crimes d'un tueur ne pouvait être du qu'au plaisir qu'il éprouvait en tuant. Il répondit alors

-"...Honnètement, je ne sais pas, je n'ai jamais cherché à le savoir..."

Apocrypha fut étonné et surpris par les réponses de Tsubaki à ses questions. Il ne s'attendait vraiment pas à tomber sur un des deux seuls légistes ayant accepté de toucher à ses oeuvres macabres. Mais c'était plutôt plaisant d'être tombé tout pile ! Ca prouvait bien qu'il avait l'oeil, le tueur... enfin, bref. Les éloges que le médecin lui lançait étaient des plus excitantes... pour lui, entendre quelque chose comme "tu es l'un des tueurs les plus sanguinaires de notre époque"... comment ne pas saliver à l'idée de l'entendre encore ?! Dans la voix de Tsubaki, Apo' arriva à déceler une pointe d'admiration... enfin, une certaine admiration, d'une certaine manière.

"Tu me plais bien, au final ! Mais comment se fait-il que tu aies accepté de t'occuper de mes oeuvres ? Je ne te comprend pas. Qui voudrait voir ça ! Huhuhu..! Dis, dis ! Qu'est-ce que tu en penses alors ?! N'est-ce pas plus beau qu'un Van Gogh ? Non ? Si, bien sûr ! Même si tu ne le dis pas, je sais très bien que tu le penses, parce que c'est vrai !"

Pour sûr, la comparaison faisait sourire et, certes, un tableau de Van Gogh n'avait vraiment rien à voir avec un meurtre sanglant et morbide mais dans un sens, tout pouvait être comparé à une oeuvre d'Apocrypha... pour peu que le cadavre l'égale en beauté... enfin, en beauté inverse.
Quand le jeune tueur demanda à Tsubaki si lui aussi était maso, il parut seulement un peu troublé de le deviner maso lui-même. Mais le fait que lui ne se soit jamais posé la question dérangeait Apo'. Il devait bien le savoir, au fond... non ?

"Comment ça, tu n'as jamais cherché à le savoir ?! C'est impossible, de toute manière à partir du moment où tu te mets à apprécier les meurtres que tu commets - oui ça se voit dans ton regard ! - tu dois être un tant soit peu maso, dans le fond. Moi, ça ne me dérangerais pas de te tester..."

Un sourire un coin entailla le bas de son visage et il se tourna vers son vis-à-vis.

"Puis, même si tu ne le veux pas savoir maintenant... plus tard peut-être..."

Il laissa sa phrase en suspend. Il aimait bien faire ça, même s'il se doutait bien que Tsubaki avait compris sa manoeuvre pour se l'accaparer. Ou peut-être pas, mais en tout cas il préférait rester lui-même et faire languir les minutes. Lui-même finissait par le plus voir passer le temps... ça devenait grave..!
En vérité, Apo' avait vraiment envie de savoir si le jeune médecin était maso comme lui... il en mourait d'envie ! Mais s'il y pensait trop, il allait finir par se laisser aller...

# Sauras-tu seulement me résister, Tsubaki..? Huhuhu... #

Lui, par contre, ne résista pas longtemps au trop plein de désir qui fusait en lui... et approcha ses lèvres du cou de Tsubaki. Il les y déposa, lécha et mordit doucement la fine peau qui se trouvait à cet endroit en caressant la joue du médecin d'une main tremblottante... il se retira quelques secondes plus tard. Une question trottait dans sa tête. Il leva son visage à proximité de l'autre et murmura :

"Uke ou... Seme..?"

Apocrypha arbora alors un large sourire et lui lança un regard provocateur...

"Pour toi... je m'adapterais selon ce que tu veux..!"

Tsubaki leva un sourcil lorsqu'Aku, qui semblait tout excité soudainement, se mit à vanter les mérites de ses "oeuvres". Un coin de la bouche de Tsubaki ne put s'empécher de s'étirer légèrement en ce qui semblait être l'esquisse d'un terrifiant sourire. Il fixa le ciel un moment, songeur... Pourquoi avait-il accepté de s'occuper des restes de cadavres que laissait Apocrypha derrière lui ? Pourquoi donc ? Bonne question... Si il y avait encore quelques mois il aurait pu y répondre sans hésitation, aujourd'hui, dans cette routine sordide, il s'était habitué à disséquer des cadavres en compagnie du vieux Wröller, un autre médecin légiste proche de la retraite. Un allemand.

Il réfléchit. Certes il était tombé dans la routine, mais il ne pouvait nier l'excitation qui s'éveillait en lui lorsqu'on lui apportait une nouvelle "oeuvre" de son "artiste" favori. Chacune était unique, et chacune transcendait les standards du crime... De véritables chefs d'oeuvre dont il était presque devenu le gardien... Il se tourna d'un quart vers Apo' et dit

-"Pourquoi j'ai accepté de m'occuper de tes oeuvres ? Par curiosité je suppose...J'avais déjà entendu parler de tes oeuvres mais n'en avait jamais vu encore... Et je dois avouer que je ne regrette pas ce choix. Chacune de tes oeuvres macabres est unique. Il se tut un instant, se rendant compte que sa voix trahissait sa passion et poursuivit: Ce sont des oeuvres d'art ! Au même titre, voire même d'un plus haut niveau que des "Van Gogh" comme tu dis. Ce qui me plait dans les corps que tu laisse, c'est la créativité que l'on y trouve, mise en scène, rendu, tortures,... Tu réinvente le crime à chacune de tes sorties ! C'est...

Il se tut... Apo' se remit alors à lui parler de ce côté "maso" qu'il semblait s'attendre à trouver en lui. Tsubaki n'avait pas réfléchi avant de répondre la première fois, mais cette fois, détournant le regard, il fixa ses mains. Crispées l'une sur l'autre, comme pour se refuser à l'évidence. Tsubaki n'avait jamais cherché à trouver cette part de lui-même, mais maintenant qu'Apocrypha le mettait devant le fait accompli... Il savait qu'il avait raison. Chacun des arguments du tueur faisait mouche et le Camélia sentait ses pétales tomber un à un... Tsubaki sentait ainsi ses défenses partir en fumée...

#Apocrypha a raison...#

Cette pensée résonnait dans le crâne de Tsubaki, qui resta silencieux. Apo' dit alors qu'il aimerait le tester... Tsubaki écarquilla légèrement les yeux. Le tester ? Tsubaki se sentait bien bête à présent. Avait-il oublié à qui il parlait ? Impossible. Sa pasion l'aurait elle vaincu et rendu naïf ? Possible...mais difficile à croire. Il avait vraiment espéré s'en tirer indemne ?

#Quelle folie...#

Ne put-il s'empécher de penser... Il était tant perdu en lui-même, une situation de faiblesse qui lui arrivait bien rarement, qu'il n'entendit pas Apo' ajouter cette dernière phrase. En l'entendant, Tsubaki aurait certainement compris que tôt ou tard il passerait sur le grill et qu'il n'avait aucune chance d'y échapper.
Alors qu'il réfléchissait, troublé, il sentit la bouche d'Apocrypha sur son cou. Etonné, il ne bougea pas... Apo frolait sa joue de sa main presque tremblante et alors qu'il se demandait si c'était d'excitation, Apocrypha le mordit doucement. Une étrange sensation le prit. Il avait envie de mordre quelque chose. Ou quelqu'un d'ailleurs. Une envie subite et bien étrange mais la subite pression dans ses machoires ne mentait pas...

Alors qu'il crispait les dents pour résister, Apo' lui demanda franco si il était Uke ou Seme. Si il avait bel et bien compris qu'en effet, il avait un penchant maso, cette question là le laissa sans voix. Il se tourna vers Apocrypha qui le regardait étrangement. Une lueur bien connue dans les yeux. Il dit qu'il s'adapterait. A lui ? Il regarda Apocrypha de ses yeux sombres un instant, puis, ne résistant plus à ce regard si pénétrant qui semblait l'appeler et à la pression grandissante dans sa machoire et, il venait de s'en rendre compte, dans ses reins, il tendit une main tremblante vers le visage d'Apo, frola sa joue, ses cheveux, avant de l'attirer vers lui et, toujours tremblant, comme tentant de résister à ses pulsions, il mordit la peau du cou blanc du tueur. Sa tête bouillonait, il ne se controlait presque plus. L'excitation le gagnait, comme à chaque fois qu'il se trouvait ainsi couvert de cette substance rouge si plaisante, le sang...Il se perdait... Repoussant de toutes ses forces cette facette sombre de lui-même,il lacha Apo' et, tentant de calmer ses tremblements, détourna le regard.

Apocrypha laisse échapper un rire d'amusement alors que Tsubaki était resté bête sur le coup de sa question. Ca avait dû le scier... mais espérait-il vraiment s'en tirer sans un simple petit jeu ? Il aurait été vraiment naïf de croire ça. Mais le jeune hésitait tout de même à s'amuser de lui... lui, qui était si dévoué dans son travail et si admiratif de ses crimes... et il était bien le seul jusqu'ici ! Tous les gens avec qui il avait parlé depuis son premier jour en tant que tueur n'avaient rien su apprécier de son art. Mais lui, ce médecin-là... avait trouvé quelque chose à ses oeuvres, il avait su, et plus, il avait pu deviner par lui-même... alors.., était-il vraiment bon de s'en faire un ennemi..? Si passioné...
Mais qui était vraiment Tsubaki ? Alors que ce dernier frôlait ses cheveux d'une main, Apo, lui, tressaillait et se posait tout un tas de questions.

"P--pas mes cheveux... je t'en prie..."

Les lèvres du médecin se posèrent à son tour dans le cou du jeune tueur. Ce dernier frémit et, dans un geste las, tenta de repousser son assaillant... qui mordit, lui aussi, dans sa chair pâle. Mais se retira bien vite, luttant contre sa personnalité enfouie et détourna le regard. Apo le força à le regarder en relevant son menton.

"Ne te retiens pas... pourquoi est-ce que tu cherches à cacher cette part de toi qui ne cherche qu'à se montrer ?"

Un sourire qu'on aurait pu qualifier de "naturel" au bout des lèvres, Apocrypha s'approcha de Tsubaki, posa une main sur son épaule et l'obligea à s'allonger sur le dos...

"Je pourrais peut-être te laisser une chance... mais... je ne suis pas sûr que ma proposition te plaise... Tsubaki."

Apo appuya une main sur le torse de celui qu'il appelait mentalement "son Uke", se plaça à quatre pattes au dessus de lui - dans l'espace du banc qui le lui permettait - et le regarda dans les yeux d'un air sérieux - pour une fois ! -

"Viens chez moi ce soir... et montre-moi de quoi tu es capable... quand le vrai Tsubaki se réveille. Tu veux bien..?"

Le jeune tueur arbora une moue d'enfant et un regard suppliant, qui se planta dans les yeux sombres de son vis-à-vis. Il savait se faire comprendre quand il en avait envie... par tous les moyens, et encore c'était peu dire..!
Approchant ses lèvres du visage de l'autre, collant son torse contre le sien, il déposa un baiser près de la bouche puis affirma d'une voix mi-basse et sur un ton sensuel :

"Tous ceux qui en sont sortis... ne l'ont jamais regretté !"

Tsubaki se sentait maintenant bête de s'être retiré du cou d'Apo... Au moins pouvait-il "entrevoir" les prochains gestes du tueur... Il coupa le fil de ses pensées et fit le vide. L'instant d'après, il avait repris le contrôle de ses émotions. Le regard redevenu aussi grave qu'à son habitude, il se laissa faire quand Apo' le retourna vers lui, le fixant de son regard presque sans vie.

Il ne dit rien. En effet, il ne laissait pas encore cette facette de lui-même s'exprimer comme elle voulait, de peur de perdre le contrôle de lui-même de nouveau. De plus, il commencait à peine à la respecter, or de question donc de briser le fragile équilibre qu'il avait façonné. Lorsqu'Apo' le poussa contre le banc, il fut un peu surpris, mais le "mur de glace" qu'il dressait sur son visage ne laissait rien transparaitre. Lorsqu'Apo' se mis à quattres pattes au dessus de lui, il se sentit un peu piégé, mais ne pouvant rien y faire, il ne dit rien. Cependant, quand Apo' lui proposa de venir chez lui, ses sourcils frémirent de surprise. Un tourbillon d'émotions contraires le prenaient. Il commencait àne plus rien contrôler, sa tête débordait. Il crispa les dents avant de fermer les yeux. Lorsqu'il les rouvrit, ils étaient plus étirés, plus lumineux, et plus expressifs... De plus, cette lueur commune aux deux hommes, cette lueur autrefois endormie, en sommeil, s'était éveillée et irradiait les yeux sombres de Tsubaki d'une intense lueur rouge.

Alors, Apo' se colla à lui et lui murmura de quoi le pousser à venir chez lui dans l'oreille, l'embrassant sensuellement... Tsubaki sourit, dévoilant ses canines immaculées. Le changement était radical. Il lacha sur un ton joueur, totalement différent de tout à l'heure

-" Mais, je n'en doute pas... <3"

Il se redressa sur ses coudes, à présent tout proche du visage d'Apo il dit en souriant, plongeant ses yeux de prédateur dans ceux du jeune tueur

-"Mais ce serait plus pratique si je pouvais me lever pour aller chez toi... Tu ne crois pas ? <3"

"Ne me fixe pas de ces yeux-là, ça ne prend pas avec moi."

Malgré la demande de Tsubaki, qui avait entièrement changé sa personnalité pour laisser place à sa part de lui qui aimait le goût du sang, Apocrypha ne le laissa pas se lever. S'ils allaient chez lui maintenant, il était sûr qu'il pouvait avoir la plus grande surprise de sa vie... face à l'homme qu'il voulait connaître, mais qu'au fond de lui sentait dangereux et ne connaissait pas. De lui il savait seulement qu'ils étaient pareils. Mais... à quel point ? Il se méfiait toujours un peu malgré leurs ressemblances. Et il avait raison. Jouer, d'accord. S'y frotter pour le provoquer... passe encore. S'y piquer ? Hors de question ! Il avait déjà été assez mutilé pendant sa jeunesse pour qu'aujourd'hui on lui fasse subir d'autres malheurs. Et pourtant il aimait beaucoup cette facette du Tsubaki qu'il découvrait... et cherchait par lui-même à attirer ses coups sur lui. Etrange mais malheureusement vrai... le tueur est un sado maso.
Apo' approcha son visage plus près de celui de son vis-à-vis. Il pouvait sentir son souffle chaud contre sa bouche, mais bizarrement ça ne le fit pas sourire, comme il l'aurait fait d'habitude. Il hésita, mordit sa lèvre inférieure... et posa son front contre celui de Tsubaki.

"Ne m'en veux pas. C'est plus fort que moi....."

Le jeune ferma ses yeux embués, hésitant encore un peu. Mais quelque chose en lui affirmait qu'il devait le faire, ne serait-ce que pour voir si c'était la même chose avec une personne autre que lui. Parce qu'avec lui, il pensait que ce n'était pas pareil, que c'était plus fort... mais toujours la même voix intérieure lui criait que c'était faux, que tous ses espoirs seraient rapidement réduits à néant. Alors il devait voir avec quelqu'un d'autre, savoir si sa voix intérieure disait vrai, ou si elle mentait. Il espérait seulement qu'elle mente à tort, pour pouvoir encore étreindre amoureusement lui en pensant l'aimer... ne pas rester seul.
Légèrement inquiet pour son amour propre, tremblant un peu aussi, Apocrypha posa ses lèvres sur celles de Tsubaki.

Tu vois, Apocrypha..? Lui ne représente rien dans ton coeur. Il n'est qu'une pâle copie de celui que tu as réellement aimé... celui qui est proche de ton coeur mais loin de tes yeux... cet homme qui tu chéris tant... tu l'as oublié !

Je l'ai... oublié ? Qui était-ce..?

Je vais te raffraîchir la mémoire. Hunhun... Hahaha !!

Hypocrisie
Amour
Tyrannie
Sanctuaire
Utopie
Obscène
_____
Kyrielle
Adversaire
Tuer
Séquelle
Unis
Orphelin

Ces différents mots rappelaient tout un tas de souvenirs à Apocrypha, dont certains présentant un garçon plus jeune que lui avec lequel il s'amusait... mais son visage ne lui revenait pas en tête, et ses souvenirs n'étaient pas assez précis pour lui coller un nom... pourtant si évident ! La voix dans sa tête s'était éteinte dans un rire sarcastique à la limite du sadisme.
Apo' se retira alors, un sanglot étranglant sa gorge. Comment avait-il pu oublier cette personne qui lui avait l'air si chère ? Et cette voix qui lui criait "Souviens-toi !"... n'était pas pour arranger les choses. Sentant les larmes envahir ses yeux, et sa vue se troubler, il se redressa et porta une main à ses lèvres pour retenir un hoquet tentant de s'échapper. Il fixa un point mort au sol, la faible flamme brûlant encore dans ses yeux une petite minute auparavant s'était éteinte, ils n'exprimaient plus rien. Même un coup de feu tiré à proximité de ses oreilles n'auraient pas pu lui tirer un seul mot, une seule réaction...

Tsubaki sourit à la réponse d'Apo', mais soudain, le jeune homme qui lui faisait face sembla se troubler... Tsubaki haussa un sourcil. Il se serait demandé ce qui se passait dans la tête du tueur s'il n'avait pas compris qu'il avait ici une chance de prendre le dessus sur Apocrypha, de se dégager de sa mortelle étreinte pour faire valoir ses droits.

Soudain, alors que le schysophrène commençait à entrevoir cette hypothèse de retournement de situation, Apocrypha approcha son visage, et, après être resté un instant immobile, il posa son front contre celui du médecin. Celui-ci ressentait le trouble d'Apo' et s'en étonnait mais ne pouvait empécher un sourire carnassier de planer sur ses lèvres... Lorsqu'Apo' s'excusa, une de ses canines acérées dépassa de ses lèvres fines. Le tueur allongé au dessus de lui semblait bien inquiet... Alors, Apo' posa ses lèvres sur les siennes. Tsubaki ne bougea pas, dévisageant de ses yeux rougeoyants le visage déconfit d'Apo.

Sans qu'il comprenne pourquoi, Apo' se retira, détournant les yeux de lui. Tsubaki sourit, dévoilant des dents dangereusement effilées... Il ne savait pas pourquoi Apo' était si mal en point, mais cela lui était profitable...pour l'instant. Repoussant au plus profond de lui-même cet autre Tsubaki qu'il venait d'écraser, asseyant ainsi sa domination sur le corps du médecin, il fixa de son regard démoniaque le tueur.

Celui-ci laissa alors échapper un hoquet, les yeux de Tsubaki s'assombrirent encore, mais alors qu'il se redressait sur ses paumes, il eut l'impression que les yeux d'Apocypha perdait leur vie, et cette lueur qui les faisait jumeaux par la même occasion. Il se redressa et, approchant son visage de celui d'Apocrypha, le fixa. Arborant une fausse compassion, toujours camouflant la moquerie acérée de Tsubaki, il mordilla l'oreille d'Apo' et susurra d'une voix si mielleuse qu'elle en était terrifiante

-"Qu'est ce qui se passe d'un coup ? Tu m'a l'air tout pâle..."

Une de ses canines jaillit une fois de plus de ses lèvres. Voyant qu'Apo' ne réagissait pas le moins du monde, il éclata d'un rire glacé. Alors, il se dégagea partiellement de l'emprise d'Apocrypha, suffisament seulement pour s'installer plus confortablement. Il dévisagea Apo' et, un sourire démoniaque sur les lèvres, demanda

-"Tu n'as vraiment pas l'air bien tu sais ? Tu es beaucoup plus faible que tu le prétend, en fait...Pauvre, pauvre petit bébé..."

Il savait que cela risquait d'énerver le tueur, mais à cette pensée, son sourire s'agrandit encore....Qu'avait-il donc derrière la tête ?

[HJ/ Désolée si c'est un peu court ^^;;; j'ai pas beaucoup d'idées là lol]

Apocrypha entendit les quelques mots de Tsubaki, précédés d'un geste certainement affectueux, car il ne le ressentit que physiquement. Faible... oui, il était faible. Quand il faisait le vide dans son esprit, il redevenait ce petit être pleurnichard et frêle qu'il était encore il y a quelques années. Le fait d'être déplacé ne le dérangea pas. Il aurait pu être utilisé telle une marionnette sur une scène accroché à des cables qu'il n'aurait pas rechigné. Cependant les paroles et les gestes du médecin l'affectaient un peu, même si ça ne provoquait rien de physique, son cerveau emmagasinait le tout et menaçait de se venger plus tard.
Il ne pensait plus, il ne bougeait plus, il ne respirait presque plus.
A quoi bon ? Il avait oublié.

Aucune réaction de la part d'Apo' non plus lorsque le Camelia récita sa dernière phrase comme s'il l'avait apprise par coeur. Il resta immobile ainsi quelques minutes, puis au bout de ce temps se mit à sourire en secouant doucement la tête.

"J'ai oublié."

Ce furent les seuls mots qui sortirent de ses lèvres. La tête pleine de souvenirs et assailli d'un mal de crâne à tout casser, le jeune se laissa presque tomber sur le torse de Tsubaki. La fatigue le tiraillait... il avait du mal à tenir.
Apocrypha rit une dernière fois et se laissa sombrer dans un sommeil plus approffondi... le sommeil qu'on appelait plus facilement "l'inconscience". Pauvre Tsubaki qui allait devoir le porter jusqu'à chez lui... ou jusqu'à un tout autre endroit comprenant un lit et un gant imbibé d'eau pour le lui poser sur le front...

# Otooto... #
[Petit frère]

HJ/ c'est pas grave, t'inquiète

Tsubaki regarda Apocrypha qui resta immobile un moment -un long moment même- avec un peu d'apréhension. Il se demanda ce qui se trafiquait dans l'esprit du tueur, ses réactions pouvant être bien diverses... Alors, quelques mots sortirent des lèvres du jeune homme. Tsubaki fronça légèrement les sourcils. Il avait oublié...mais de quoi parlait-il encore celui-là ? Alors, Apo' tomba littéralement sur lui, le faisant glisser sur ses coudes et le plaquant de nouveau contre le banc glacé.

Tsubaki avait été pris de surprise et n'avait pu éviter le choc violent contre le métal. Des serpents de douleur parcoururent son dos meurtri, le faisant crispé les dents. Encore sous le choc, il entendit Apocrypha se mettre à rire, un rire bien différent de ceux qu'il avait eu jusqu'à présent...

Profitant du choc pour se dégager de son "sommeil", Tsubaki regarda Aocrypha qui semblait s'être endormi. Il avait quelque chose de mignon, à bien le regarder comme ça... Tsubaki ne put s'empécher de se demander quelle enfance brisée avait bien pu donner le jour à un homme pareil. Il devait en avoir encore de lourdes séquelles... En lui... Bien enfoui...

Il regarda un instant Apocrypha, dont le souffle était redevenu régulier avant de se rendre compte qu'il était sur un banc dans un parc de nuit, taché de sang de la tête aux pieds et qu'il avait en plus un véritable fardeau sur lui. Apocrypha n'était pas si lourd, non, mais Tsubaki ne savai pas trop quoi en faire... Alors, il posa sa main sur le front d'Apo' et se rendit compte qu'il était brulant ! Ecoutant surtout ses réflexes de médecin, il couvrit Apo' du mieux qu'il put avec sa veste déchirée, bien qu'elle soit recouverte de sang. Il se redressa, se dégageant en douceur du corps d'Apo. Il étendit le jeune tueur tout en douceur sur le banc et s'étira. Il vérifia sommairement qu'Apo' n'était pas blessé, puis, se rendant compte qu'il n'avait d'autre choix que d'ammener Apocrypha chez lui, il se détendit les muscles des bras et, les placant doucement sous le corps androgyne du malade, le souleva et le colla tout contre lui...

Etonné du poids somme toute bien léger du tueur, Tsubaki se mit à marcher vers une des sorties les plus discrètes du parc pour ne pas risquer d'être apperçu dans son état. Alors qu'il tenait le jeune homme inconscient dans ses bras, un mal de crâne qu'il connaissait bien dû à sa "perte de connaissance intérieure" lui labourait les neurones...Qui étaient déjà en surchauffe, ce qui ajoutait au malaise de Tsubaki.

HJ/ suite chez Tsubaki ? Je peux pas aller chez Apo je sais pas où il habite ^^"