Les joies de la glisse [Kokoro Iwasaki]

Ah les joies du patin, voila bientôt 10 ans que Travis n'avait pas eu l'occasion d'y regoûter, il était doué à l'époque pourtant mais il n'avait pas d'argent pour y aller quand il était petit. UN simple petit étant faisait l'affaire derrière chez lui, il y allait souvent avec son meilleur ami. Ces moments particuliers revenaient à l'esprit de notre jeune homme. Cela lui manquait. Il se rappelait quel bonheur c'était de se sentir libre, de glisser sur cette glace avec aisance et de s'abandonner complètement. Il était comme l'air sur cette fine pellicule de verre. C'est décidé, ce jour là, il irait se rappeler ces souvenirs tout en les pratiquants mais malheureusement sans son ami. Il fallait en profiter puisqu'une patinoire se tenait non loin du pensionnat.
Il fallait laisser son écureuil dans sa chambre car ce ne serait pas forcément l'endroit où il se sentirait le plus à l'aise. Il l'abandonna donc pour cette après midi avec une réserve conséquente de noisettes.
Et voilà, il était en route. Son âme d'enfant refaisait surface, il se souvenait d'un tas de choses liées aux hivers de chez lui. Il se surprenait même à avoir une certaine excitation à l'idée d'aller à la patinoire. Il était joyeux, depuis qu'il était arrivé ici, les choses avaient beaucoup changé en lui.
Il arrivait devant la patinoire, une certaine crainte s'emparait de lui, arriverait-il toujours à patiner? Un seul moyen pour le savoir, il fallait essayer. Il entra et chaussa ses patins, cette sensation de pied renfermé lui revenait gentiment à l'esprit. L'aspect le plus désagréable du patinage d'ailleurs. Il posa son premier patin sur la glace avec une certaine appréhension et puis vint se joindre le second au premier. Il chancela les premières minutes mais gentiment, il retrouvait toutes ses habitudes et pouvait tenter quelques pointes de vitesses.
Ces efforts n'étant pas sans fatigue, il s'approcha du bord pour s'appuyer un instant.

Kokoro encore toute chamboulée de son arrivée dans une école française, faisait petit à oetit connaissance avec les lieux. Après avoir examiné l'académie de fond en comble, elle s'attela pour en visiter l'exptérieur. Malgré sa forte timidité et son asociabilité, elle décida de prendre le chemin le plus peuplé, pendant cette heure de pause. Tête baissée, tenant d'une main son joli kimono bleu nuit, elle traversa la foule et d'un petit coup d'oeil apperçu un bâtiment qui parraisait bien calme.
D'un pas franc, Kokoro allait découvrir ce qui se cachait à l'intérieur d'un si large entrepot. Arrivée devant la pancarte, elle put y lire "Patinoire". Kokoro avait déjà fait 8 années de français, mais "patinoire"... Elle ne savait vraiment pas qu'elle était ce mot. Mais une chose était sur, elle allait le découvrir.
D'une main fine, elle poussa la porte et vit un homme qui lui expliqua en quelques mots ce qu'était ce charmant endroit glacé. Et lui proposa du même coup, d'essayer des patins. Kokoro retira donc ses jolis tongs, et enfila soigneusement les patins de couleur ébène. Après être arrivé sur le bord de la piste, elle compris enfin ce qu'était finalement une patinoire. Elle en faisait souvent avec une autre maiko, au Japon.
Sans prendre garde que quelqu'un était déjà en train de patiner, Kokoro d'une voix chantonnante s'engagea sur la piste et commença à patiner. Les yeux fermés, les cheveux au vent, elle était aux anges. Quand elle apperçu au loin, un jeune homme appuyé au bord de la piste. Sa timidité revenue, Kokoro pris son kimono en main, et pétrifiée de peur resta immobile en pensant très fort qu'il ne la verrai pas ainsi. Une mèche de cheveux devant son oeil tachée, Les lèvres mordues, elle était stressée et redevenait d'un coup une enfant...

Pendant qu'il patinait, une jeune fille était venue aussi profiter de la glace. Travis n'y avait pas prêté une grande attention au départ, il était beaucoup trop perdu dans toutes ses pensées et son monde l'avait complètement emporté. Mais lorsqu'il s'appuya à la barrière pour reprendre son souffle, il senti un regard posé sur lui, il était assez doué pour sentir ce genre de choses et il avait raison une fois de plus, la jeune fille le regardait sans savoir que faire visiblement. Pourquoi? Il ne le savait guère, il tourna la tête pour la saluer d'un sourire. Il ne savait pas s'il devait s'avancer ou rester à sa place, il n'était toujours pas doué pour les relation publiques mais il ne pouvait pas l'ignorer. Sans détacher son regard, il s'avança gentiment vers la demoiselle et s'inclina tout en se présentant.

- Bonjour, je me nomme Travis.

Elle était plutôt jolie, très bien habillée, avec un vrai kimono, il n'en avait pas vu souvent malgré ses voyages. Mais quelle timidité semblait l'habiter, il se souvenait de lui même. Il n'était pas quelqu'un de très sociable, à l'heure actuelle il n'avait pas beaucoup changé mais, il pouvait faire le premier pas ce qui était une révolution pour lui. Mais il n'aurait pas du s'incliner ainsi car du coup, il en perdait l'équilibre et se retrouva à terre. Il se retrouvait à rire tout seul de sa maladresse, il venait de se rendre ridicule et il en avait l'habitude. Mais cette situation eu le don de le mettre de vraiment bonne humeur.

Les membres impassibles, Kokoro avait baissée sa tête afin que son viage ne se fasse pas voir. Son kimono dans ses fines mains, elle regardait par dessous ses cheveux le jeune homme au cheveux brun s'approcher d'un pas décidé à ses côtés. Le coeur accèléré à son maximum, elle ne pouvait rien dire, ses mots restait bloqués. De nature insociable, elle n'avait de toute façon pas grand chose à lui dire. Elle se contenta de le regarder discrètement, puis ses grands yeux verts dévisagèrent le visage du garçon. Un visage fin, quelques mèches de cheveux devant ses jolis yeux noirs, Kokoro sentit son coeur brûler en elle. Elle ne savait ce qui se passait, mais elle se sentait encore plus timide qu'avant.
Lorsque le jeune homme s'écroula à terre, Kokoro alors très surprise releva la tête d'un coup, ses cheveux alors en arrière laissait apparaitre tout son visage. Le joli jeune lycéen avait glissé sur la glace et riait maintenant les mains posées sur le sol gelé. De façon spontannée, Kokoro releva son kimono afin de pouvoir s'agenouiller et lui prit les mains. En effet, Kokoro ne supportait pas le froid, et par conséquent son action, non contrôlée, venait de la rendre ridicule. Ses mains sur les siennes, elle réagi et se releva rapidement, le laisant à terre et lui dit d'une voix quasi inaudible et surtout très froide:

-Je suis désolé, tu vas bien?...

Ses joues devenaient écarlates et sa voix était par dessus tout génée. Posant ses doigts froids sur son visage pour calmé la chaleur qui émanait, Kokoro n'avait qu'une envie s'enfuir de là.

Après que Travis ait lamentablement chu, elle s'agenouilla devant lui. Il était surpris ne s'attendant pas à cela et le plus étonnant était à venir. Elle s'empara de ses mains. Elles étaient gelées mais d'une douceur incomparable. Travis s'arrêta de rire au moment où il entra en contact avec les mains de la jeune fille. L'espace d'un temps, ses joues avaient viré à un teint légèrement rosé. Ses mains à lui étaient chaude. Il faisait partie de cette catégorie de gens qu'il appelait humains radiateurs. Il n'avait presque jamais froid en revanche sa camarade ne pouvait pas en dire autant. Puis c'est alors qu'elle se releva d'un coup sec et demanda sur un ton qui contrastait avec la situation qui venait de se dérouler s'il allait bien. Elle semblait se sentir mal à l'aise, cela rappelait à Travis la réaction qu'il aurait eu quelques semaines auparavant. Travis se releva gentiment en prenant appuis sur son genoux et se tâta les membres pour voire si tout allait bien. Puis ses yeux revinrent se poser sur le visage de la jeune fille. Elle était toute rouge. Travis sourit gentiment à la jeune fille.

- Merci tout va bien. Aurais-je l'honneur de connaître votre nom?

Travis regarda au plafond pendant un petit moment, malgré ses transformations récentes, il n'en était pas moins demeuré un grand timide. Mais il faisait ce qu'il pouvait pour vaincre sa peur un minimum, même si les résultats n'étaient pas forcément brillants. Puis il repris son courage à deux mains pour regarder la jeune fille, il ne souriait plus mais il avait pris une expression plus sereine et calme.

- Dîtes moi, vous êtes gelée, est-ce que j'ose vous offrir quelque chose de chaud à boire?

Kokoro n'avait pas bougée, elle était là pétrifié de peur et de honte parès un tel geste de sa part. Cette peur du froid, elle l'avait connu lorsqu'elle était tombée dans un lac, étant petite. Une très jolie histoire, vu que c'est la-bas, qu'elle appris sa montée en grade chez les maiko, mais sa peur du froid resta telle. Dès qu'elle sentait quelqu'un dans le froid, c'était plus fort qu'elle, elle devait faire ce que les gens, intrigué par une apprentie maiko, n'avaient pas fait pour elle. Le réchauffer ...


Après cette petite elipse temporelle et non sans moins souvenirs mélanolique, elleréagit. Ses joues revinrent légerement rosé et son teint peint de blanc, couvrait son mal être. Elle releva délicatement son visage et regarda silencieusement le jeune homme qui se tenait devant elle. D'un fort caractère, elle voulait se mettre en colère après lui, et lui faire peur pour qu'il ne répète jamais ce qu'il venait de voir. Mais son comportement avec lui changeait. Kokoro était timide, mais calme et surtout comme sur un nuage. Elle prit son courage à deux, ce qui ne la rassura pas sur son état, et lui répondit brèvement et d'une voix douce, mais presque inaudible:

-Je suis Kokoro Iwasaki ...

Elle ne s'attarda pas davantage et d'un regard mystérieusment long, elle patina jusqu'à la sortie. Assise près du bord attendant le garçon, à qui elle ne pouvait maleureusment pas répondre favorablement à son invitation. Elle espèrait qu'ainsi il comprendrait qu'elle irait avec plaisir avec lui, boire un thé ou toute autre boisson chaude.
Elle essayait en attendant, désespèrément, d'enlever ses patins, qu'elle ne pouvait atteindre à cause de l'étroitesse de son kimono. Se débattant du mieux qu'elle pouvait, elle sentit des bruits de glace, non loin d'elle. Le jeune homme avait-il compris, sa timidité?

Il savait maintenant son nom, elle répondait au doux nom de Kokoro. Ceci dit, elle ne semblait pas moins timide, son timbre de voix et sa tenue le prouvait. En revanche, son teint redevenait plus ou moins normal. A en juger par son prénom et sa tenue, elle devait être Japonaise. Travis s'attarda un peu plus sur la physionomie de la jeune fille. Il aimait regarder les détails qui faisaient d'une personne ce qu'elle est. Elle n'était pas très grande, ça contrastait un peu avec lui, elle devait avoir sensiblement le même age que lui. Elle avait un très joli visage composé de deux yeux verts, il n'en avait pas vu souvent, du moins pas de tels. Elle avait également une longue chevelure noiraude. Malgré son origine asiatique, elle parlait un très bon français.
Travis se sentait un peu plus détendu maintenant, elle s'en allait gentiment vers le bord de la patinoire et en sorti sans dire un mot. Il ne savait pas si c'était une réponse à son invitation, positive? Négative? Très bonne question. Elle tentait tant bien que mal de retirer ses patins mais elle semblait avoir de la peine. Aussi magnifiques soient-ils, les kimonos ne sont pas forcément les habits les plus pratiques pour aller patiner.
Travis s'avança vers la jeune fille à son tour et tout en lui souriant, sortis de la surface glacée pour aller se poser à genoux devant la jeune fille et il commença à défaire ses lacets. Il s'affairait à dénouer les noeux et il retira gentiment les patins des pieds de la jeune fille. Après cela, il s'assit à côté de Kokoro pour à son tour retirer ses patins. Toujours sans dire un mot, il se releva et adressa un sourire à la jeune fille, l'invitant ainsi à le suivre jusqu'au café le plus proche.

D'une élégance sans pareil, le jeune homme enleva les patins de celle-ci. Après avoir dénoués les lacets encore givré des patins, il retira délicatement les pieds de ses prisons. En effet, Kokoro ne supportait pas d'avoir les pieds enfermés. Elle portait à longueur de journée ses jolis tongs, que ce soit en été comme en hiver. Et ceci malgré le froid qu'elle redoutait tant.
Peu après cette gracieuse action, le jeune homme fit de même avec ses patins. Kokoro put alors examiner le visage angélique du garçon, une bouche fine, des yeux en amande d'un jaune émerveillant, dont la jeune fille ne se lassait pas. Lorsqu'elle apperçu la clochette au cou du jeune homme, une petite clochette en or, attaché à un magnifique ruban. Alors qu'elle allait poser ses doigts, encore froids, dessus, le charmant adolescent se releva, il lui souriait. Kokoro fit alors de même, encore plongées dans ses pensée et surtout les yeux rivés sur le bijou du garçon. Elle comprit qu'il voulait qu'elle le suive et sa façon calme et discrète de le faire, la rendit joyeuse. Il avait compris sa timidité et il l'acceptait au point de rentrer dans son monde. Mais au moment, où elle pris conscience de cela, elle se rapprocha très près de lui et d'un geste doux et enjoué, elle posa ses doigts sur la clochette scintillante de celui-ci. Les yeux brillant, elle faisait sonner la sonnerie d'un si petit bijou, et un rire échappa malgré elle. Une main sur son kimono et l'autre sur le collier, elle releva la tête et fixant le jeune garçon, elle sourit à son tour. Un sourire discret mais affectueux.
Sans bougée, Kokoro prononça d'une voix claire, sans peur et par enchantement:

- Et toi qui es-tu?

Ses mots encore frais, montrait l'intérêt qu'elle portait ce mystérieux et charmant inconnu. Kokoro était à quelques centimètres de celui-ci et sa main à son cou, rendait la scène inoubliable. Ce souvenir, elle le savait, ce serait l'un des plus beau, qu'elle aura eu en France.

Le premier sourire avait fait son apparition sur le visage de la jeune fille, elle semblait s'être transformée. Du moins, elle s'ouvrait gentiment. Un cocktail de souvenirs venaient à l'esprit de notre jeune homme. Il se rappelait des mille et une fois où il s'était trouvé dans cette situation. Seulement lui ne s'était que rarement ouvert. Il communiquait avec le regard la plupart du temps or, les humains semblent eux avoir besoin de la parole pour se parler et cela n'entrait pas dans le programme du jeune homme. Et cette jeune femme semblait faire partie de ces gens. Qui n'aiment pas discuter où du moins pas au début. Qui se contentent de regards et de sourires pour exprimer ce qu'ils ont à dire. Elle se rapproche de lui, très près du coup, il eu un léger frisson, il n'était toujours pas habitué aux contacts humains. Elle jouait avec sa clochette. Et un deuxième sourire vint rejoindre le premier qu'elle lui avait adressé. Et c'est là que ses premières paroles avec assurance firent leur apparition. Il lui avait semblé déjà s'être présenté mais peut importe, il l'avais un peu prise au dépourvu. Il connaissait trop bien cette vague de sentiments pour le comprendre. Il savait à quel point ce n'était pas facile et même actuellement pour lui, les choses n'étaient pas aisées. Il aurait voulu qu'on ne puisse jamais parler. Que les êtres humains ne communiquent que par regards. Mais voila, ils étaient doté de la parole et ce n'était sans doute pas plus mal. Il regarda à nouveau la jeune fille et lui rendit son sourire.

- Je me nomme Travis, Travis Schneider.

Il remonta ses yeux à l'horizon, l'intérêt de cette fille pour sa clochette lui rappela des souvenirs lointains. Des souvenirs dure mais qui étaient une réalité, il se rappelait de sa mère. C'est elle qui lui avait fait ce cadeau lorsqu'il était tout petit. Et quand il était triste, qu'il pleurait, elle posait doucement sa main sur cette petite clochette et la faisait tinter tout en lui fredonnant une chanson. Chanson qui lui revenait à l'esprit. Mais cela ne le rendait plus malheureux, il était même content d'avoir fait tout son chemin pour arriver là où il était.
Il passa son bras sous celui de la jeune fille et l'emmena gentiment avec lui hors de la patinoire et ils se dirigèrent vers un petit café non loin de là. La porte franchie, la chaleur revenait. Il n'était pas affecté par la température mais il aimait cette odeur de café mêlée à celle des croissants. Il y avait une ambiance particulière dans ce genre de bâtiments qu'il affectionnait particulièrement. Après avoir fait un rapide petit tour d'horizon du regard, ils s'approchèrent d'une table et il installa la jeune fille en lui tirant sa chaise, il pouvait faire preuve d'un peu de galanterie malgré son éducation principalement campagnarde.

Une voix vint briser l'amusement de la jeune fille, Travis, c'était son prénom, mais il ne lui était pas inconnu. Après un bref instant, Kokoro se souvint avoir entendu se prénom sur la glace, qu'elle était sotte, il s'était déjà présenté. Mais dans l'état de timidité où elle se trouvait tantôt, elle n'avait pas du faire attention. Un court moment se passa avant que le jeune homme l'accompagne à l'extérieur du bâtiment givré. A la sortie, et dès l'ouverture de la porte, une vague de chaleur printanière lui vint sur le visage. La jeune femme encore congelé, eut un frisson, et près de ses yeux, des perles de larme pouvaient se voir.
Travis avait l'air de connaître les environ, et l'amena dans un café non loin de la patinoire, à son entrée, les gens se retournaient sur la tenue de la jeune fille. Son kimono bleu nuit, ses tongs de 25 centimètres de hauteur, ses très longs cheveux noirs flottant au vent et cette poudre blanche qui recouvrait son visage de porcelaine. Kokoro détestait les bains de foule, mais lors de sa rencontre avec ce charmant inconnu, sa peur avait disparu. Mais maintenant elle se retrouvait là, au milieu de ses milliers d'yeux, la dévisageant, l'examinant et sans honte. Ceci était la race humaine, égoïste, mais surtout détestant le changement. Une geisha, elle n'était même pas sur qu'il connaissait le mot. Cette façon qu'avaient les hommes à respecter leurs coutumes, leur mode vie ... Kokoro n'était pas loin du malaise devant cet océan d'indigne personnages. Mais elle avait été invitée, elle mordit doucement ses lèvres, d'où coula distinctement du sang, d'un chaleur rassurante. Elle serra le bras du jeune homme l'accompagnant sans s'en rendre compte et sans un mot, ils traversèrent la salle pleine.
Arrivés près de la table, Trvais de façon galante tira la chaise pour la jeune geisha, ce qui la rassura quelque peu, et ce qui lui permit de retirer ses dents encore plantées dans la chair tendre de ses lèvres. Puis après quelques secondes, il vint s'asseoir en face d'elle. Un charmant sourire au lèvres, elle répondit de même, d'un geste précis et rapide, elle prit un pic en acier et attacha ses cheveux d'un ravissant chignon. Et pour caché le plus possible son mal-être décala sa chaise afin de se retrouver derrière une poutre apparente du café. Travis avait bien choisit l'endroit, grâce à ce morceau de bois, Kokoro pourrait au moins essayer de lui parler sans avoir constamment des yeux rivés sur elle.
Un serveur vint les servir, il attendait une réponse et Kokoro beaucoup trop timide n'osait répondre. Elle espèrait du mieux qu'elle pouvait que Travis serait son sauveur à ce moment précis. Le serveur avait les yeux rivées sur la pauvre geisha, qui se sentait de plus en plus honteuse face à un homme qui la trouvait certainement trop différente à son goût.

Les français ne semblaient pas habitués à voire des personnes de culture asiatique et Kokoro était la première à en ressentir les effets. En effet, tous les regards étaient posés sur elle, tout le monde la regardait avec un certain questionnement. Il faut dire qu'elle était très jolie donc forcément, elle attirait les yeux, de plus ses habits n'étaient pas communs ici. Les gens avec le temps avaient appris à vivre avec la culture des pays méditerranéens, ensuite des pays arabes, mais il y avait deux cultures pour lesquels les français devaient encore faire un effort d'intégration, la culture asiatique et la sud américaine. Mais bon, comme on dit, la vie est un éternel recommencement. Nous savons tous très bien que c'est pas demain que tout va s'arranger dans les problèmes relationnaux entre humains et Travis en était la preuve vivante seulement lui n'avait aucuns préjugés et prenait chaque être humain comme il se présentait. La foule ce n'était pas agréable mais alors une foule qui vous reluque comme des loups en cage, c'est encore moins agréable, il avait l'impression d'être au zoo et par moment il voulait pousser son petit coup de gueule mais à quoi bon? Les humains sont tous pareil après tout, surtout quand ils sont en masse, expliquer quelque chose à un homme seul c'est facile, mais à plusieurs d'entre eux qui sont tous rivés sur une idée fixe, c'est impossible. C'est pour cette raison que Travis avait toujours préféré les têtes à têtes. Mais revenons-en à nos deux jeunes personnes. Ils s'étaient assis et elle se cachait, elle devait être terriblement gênée et Travis la comprenait, même si ce n'était pas l'envie qui lui manquait de pousser les choses à l'extrême en jouant l'exhibition totale. Enfin, il sentait son énervement s'en aller quand il regardait la jeune fille, elle avait quelque chose d'apaisant. C'est alors que le serveur se présenta, avec le même regard que les autres mais il avait à peine plus de professionnalisme et donc un peu plus de retenue. Malgré tout on sentait bien l'envie de la jeune fille qu'il s'en aille le plus vite possible. Seulement elle ne semblait plus pouvoir ouvrir la bouche. Travis pris donc l'initiative de commander pour les deux et demanda aimablement au serveur deux chocolats chauds tout en glissant un regard qui exprimait son sentiment vis à vis de sa façon de regarder Kokoro. Message qui semblait avoir passé puisqu'à son retour, il avait prit un air normal. Travis le remercia et lui glissa son pourboire. Puis il sirota vite fait une petite gorgée de son cacao.

- Fais attention il est brulant.

Travis souriait à la jeune fille, au moins cela la réchaufferait un minimum. Il la regardait avec une certaine douceur tout en soufflant sur sa tasse pour faire baisser un peu la température de sa boisson. Mais il ne savait plus trop quoi dire. Il n'avait pas un don inné pour faire la conversation.

- Dis moi, ça fait longtemps que tu es en France?

La gentillesse de Trvais toucha le coeur de la jeune femme, en comprenant son désaroi, il avait su lui redonner quelque peu confiance en elle. Sa peur se dissipait et une fois les deux chocolats commandés, le serveur revint souriant. Kokoro regarda en trois fois la tasse postée devant elle, apparement cette boisson était brûlante, mais que pouvait bien être ce liquide brun. Une petite japonaise, venait de découvrir le cacao, en effet les jeunes geisha, ne boivent que du thé, et pour cette raison, Kokoro resta émerveillée devant l'onctuosité de la mousse sur la cuillère. De façon très méticuleuse, elle posa sa main sur la table, puis de l'autre, elle tournait, puis retournais la mixture. Les yeux plongés dans ceux de Travis, elle buvait ses paroles. De manière à ne pas paraitre trop différente, elle baissa son visage à hauteur de la tasse et souffla sans même coprendre ce qu'elle faisait. Une geisha étant servit, elle n'avait jamais l'occasion de soufflersur ses repas.
Après avoir, réfroidit quelque peu son chocolat, elle en bu une petite gorgée. Ses yeux s'outrouvèrent d'un coup, Kokoro adorait dès lors, le cacao. La tasse reposée à sa place, une trace de couleur brune au dessus de la èvre de celle-ci se laissait percevoir. Lorsque Travais entreprit une conversation, Kokoro eut un moment pause puis avec un joli sourire répondit d'une façon timide:

- Depuis une semaine aujourd'hui.

Un temps de pause fut marquée puis elle renchérit, pour ne pas laisser son interlocuteur sur sa faim:

- Mais je ne connais encore pas très bien cette ville, et encore moins l'académie...

Il avait fallu pour la jeune fille beaucoup de courage pour arriver à aprler si librement, elle ne se rendait pas encore compte de ce qu'elle veniat d'accomplir mais ses yeux de nouveau plongé dans ceux du beau brun, lui donnait un apperçut du pouvoir de l'amour.

Une semaine à peine, mais elle avait du prendre des cours de français auparavant pour maîtriser cette langue aussi bien. Une chose était sûre, elle semblait aimer sa nouvelle découverte, à savoir le cacao. Elle avait des moustaches brunes au dessus de ses lèvres, c'est ainsi qu'il appelait ces traces que laissait un bon chocolat chaud. Il approcha alors sa main du visage de Kokoro pour déposer son pouce sur sa lèvre supérieur tout en prenant appuis avec le reste de sa main sur son menton pour enlever les moustaches qui ornaient son visage. Il retourna alors à sa tasse qui attendait encore pour être bue et il pris une gorgée, il était enfin devenu tiède. Il pouvait ainsi profiter entièrement de sa saveur. C'est alors qu'il appris que sa nouvelle amie était dans la même académie que lui. Voila qui était plaisant à entendre, il pourrait la revoir souvent et cela lui faisait vraiment plaisir. Il aimait être avec cette jeune fille. Elle avait son regard fixé sur le sien, pour un peu, on aurait pu dire qu'une barre traversait les deux et ne les décollait plus. Travis commençait à se douter des sentiments qui l'habitaient. Mais c'était un peu rapide pour se prononcer. Il lui fallait continuer de discuter avec elle.

- Je t'aiderai à découvrir l'académie. On pourra y aller après.

Il marqua un petit temps de pause pour réfléchir à ses mots.

- Au fait, tu sembles aimer le chocolat, j'en ai qui vient de mon pays à l'académie, je t'en donnerai, on fait le meilleur du monde.

Travis souriait avec douceur comme à son habitude et regardait à nouveau la jeune fille. Il était vraiment sous le charme mais évitait de trop le montrer, il ne voulait pas la mettre mal à l'aise puisqu'elle était déjà très timide.

La jeune fille prit peur pendant quelques instants, en effet le jeune Travis s'approchait d'elle par dessus la table. Que voulait-il? Il posa son pouce que la lèvre supérieur de la geisha, et d'un geste très doux, il enleva délicatement le chocolat resté sur celle-ci. Kokoro frémit sur le coup, elle ne davait pas comment réagir, mais au bout d'un court moment, elle ferma les yeux et laisse le jeune homme faire, sentant ainsi la chaleur de sa peau et la douceur de ses gestes. Le jeune garçon ensuite revenu à sa place reprit une grogée de son chocolat, Kokoro en fit de même, elle venait de faire sa première découverte, et elle ne l'oublirait pas. Un de ses plus beaux souvenirs de France, un caco chaud accompagné d'un charmant jeune homme.
Alors qu'elle était encore perdue dans ses pensées, et après au moins dix minutes de silence, et le plus agréable des silences, Travis annonça à Kokoro qu'il se trouvait lui aussi dans la même académie qu'elle. Kokoro eut un petit sourire sur le visage, son sale caractère envolé avec ce lycéen, elle était confiante et espèrait bien le revoir d'une façon où d'une autre dans son école. Kokoro se dépêcha de finir son chocolat, dès lors qu'il lui avait proposé de sortir. En effet, elle n'était toujours pas très à l'aise et une promenade lui ferait le plus de bien. La boisson lacté entièrement engloutie, Kokoro se leva, et répondit à sa proposition par sa fuite vers la porte de sortie, avec bien sûr quleques coups d'oeil vers le jeune Travis, afin que celui-ci la suive bien. En route il lui parlait de SON cacao, le meilleur de tous, Kokoro voulait absolument goûter cela. D'une voix enjoué et basse elle lui répondit:

- Le chocolat le meilleur, j'en veux ! Et arigato pour celui-ci ... euh ... ou bien merci sa te suffira ...

Kokoro avait été clair, cette boisson lactée avait fait l'unanimité dans son esprit. Et sa petite faute de traduction montrait bien sa joie et non plus son malaise, elle était heureuse d'être sortie de là. Maintenant au dehors du café Kokoro sentit un vent frais et vit que la pluie commençait à faire sa jolie apparition par dessus le soleil, un arc-en-ciel était à prévoir. Alors que la pluie défaisait le chignon de la jeune fille, elle retira le pic d'acier, ses longs cheveux ébènes se lachant au vent, devinrent bientôt humide. Derrière la porte Travis arrivait.

Les jeunes avaient fini leur breuvage maintenant et il valait mieux s'en aller pour éviter un peu plus les regards des gens posés sur Kokoro. Elle voulait pouvoir gouter du sien maintenant, en même temps notre jeune homme n'avait pas lésiné sur les moyens puisqu'il l'avait qualifié de meilleur du monde, rien que ça. Travis observait les réactions de Kokoro, on voyait bien qu'elle venait d'arriver en France. Cela lui plaisait, ça lui donnait une certaine fraicheur. Elle découvrait les choses, le monde d'ici. Il se souvenait de cette situation qu'il a vécu tant de fois à chaque moment où il avait changé de paysage, de pays ou de région. Il devait apprendre à supporter le regard des gens, même si cela ne l'affectait pas beaucoup, il devait apprendre à vivre un peu à la manière des autochtones.
Il avait été surpris de la vitesse avec laquelle elle s'était dirigée vers la porte, on sentait vraiment qu'elle ne se trouvait pas à sa place. Cependant, elle devrait apprendre à se la faire sinon, elle passerait son temps à la fuite. Ce qui n'est jamais une solution, surtout si on est pas sur son terrain, car les gens n'allaient pas changer pour elle, tout au plus ils s'habitueraient à sa présence. Mais elle devrait faire des efforts, au moins pour passer par dessus le regard des gens. Dans le cas contraire, elle vivrait un véritable cauchemars en France parce que les gens d'ici n'étaient pas du genre à changer si facilement. C'est si facile de vivre dans un petit train quotidien et ne pas se soucier de devoir changer.
Travis rejoignit la jeune fille à la porte gentiment, avec sa démarche habituelle, celle qui allie nonchalance et légèreté, sa démarche insouciante. Il sorti aussi du café et s'arrêta à ses côtés.

- Alors je te propose d'aller à l'académie maintenant, à moins que tu veuilles faire quelque chose ici encore?

Il fi un pas sur le trottoir et regarda un peu les alentours. La route était assez dégagée, peu de circulation venait compléter ses courbes. tant mieux, ils pourraient passer une après midi tranquille et sans bruit, sans le stresse qu'apportent les voitures. Il s'étira et regarda un instant le ciel, il était bleu, légèrement viré au gris, un beau ciel qui lui rappelait les yeux de sa mère. Ce léger gris qui annonce une pluie pour bientôt. Il aimait la pluie mais les kimono de Kokoro peut être l'appréciait moins. Il se tourna vers elle et la regardait avec les yeux qu'il a quand il entre dans une petite nostalgie, Il aimait cet état, non accompagné de tristesse mais juste d'une légère mélancolie, c'était agréable en ayant une pointe indescriptible qui fait que l'on se sent un peu malheureux.

La pluie commença à tomber, Kokoro se mit à genoux sur le sol encore chaud, Travis se demandera certainement ce qu'elle fais là, toute seule à génoux par terre, mais ce n'est pas grave, il le comprendrait. En effet en quelques instans, un joli petit chaton sortit de kimono de la jeune geisha. Un petit chartreux, tout bleu avec un collier rose et une petite clochette, tout comme Travis. La petite boule de poils étati comme Kokoro elle détestait le froid et surtout l'humidité. Bien qûr, le kimono bleu nuit de Kokoro était en soie et cette matière absorbe tellement bien l'eau que le chaton serait trempé avant même qu'il eut le temps de miauler. Une fois à terre, le petit chaton encore tout endormi se pris une petite goutte de pluie sur le museau vint se coller sur les pieds de sa maitresse. Kokoro rit à cette jolie petite mésaventure et pris le petit frileux dans ses bras. Et d'un coup sans chercher à lui expliquer, le déposa dans les bras de Travis. Ceci était une preuve de confiance, et puis son charmant accompagnateur portait une veste assez spacieuse vu sa finesse. D'ailleurs le chartreux ne se fit pas prier, dès leur contact, il s'était glissé dans celle-ci. Kokoro sourit à Travis et lui dit:

-Merci Travis ...

Elle était joyeuse, elle n'avait qu'une envie lui tenir la main, ses joues devinrent rouges, elle ne savait pourquoi, elle était bien avec lui. Il ne se connaissait encore que très peu, mais elle se sentaii vraiment bien avec lui. Sans crier gare, Kokoro vint se blottir dans les bras du jeune homme et lui déposa un baiser sur la joue. Cette petite marque d'affection non contrôlé montrait sa reconnaissance et son bien être. Puis avant qu'il ne puisse rien faire, elle courru vers l'avant et d'un regard malicieux et une voix d'une douceur sans pareil:

- Aller vite à l'académie !!!

Le jeune homme allait certainement l'a rattrapper et rein qu'à cette pensée, le coeur de Kokoro se serra de joie.

Un chat, elle cachait un chat sous son kimono depuis tout ce temps? C'est dingue, Travis n'en revenait pas, il était scotché cette fois. Un chat tout ce qu'il y a de plus mignon, il lui rappelait la maison. Le tableau de Kokoro avec le petit chat était ravissant, Travis fondait complètement, il était sous le charme, il s'en dégageait quelque chose qui lui échappait mais il pouvait dire que l'image était magnifique. Le pluie commençait à tomber alors que la jeune fille déposa le petit chaton dans les bras de notre jeune garçon. Elle lui adressa un "Merci" qui lui fit chaud au cœur, c'est un mot simple mais souvent la manière et les circonstances dans lesquels on le dit, il peut devenir le mot le plus beau que l'homme ait inventé. En ce moment Travis apprenait à découvrir la puissance qui s'en dégageait.
Le petit chaton était doux et duveteux, Travis appréciait son contact, il se blottissait dans ses bras avec la paresse et l'insouciance dont font preuve les chats. Il se reconnaissait quand il voyait un chat d'ailleurs. Non seulement de part leur liberté et par leur insouciance.Travis observait en même temps sa jeune amie, il lui semblait qu'elle et le petit chaton ne faisaient qu'un, du moins il retrouvait cette jeune fille à l'intérieur des yeux du petit chat. Mais la pluie menaçait toujours, il prit donc soin de couvrir le petit chaton dans sa veste alors que Kokoro le mit dans tous ses état. Elle lui glissa un baisé sur la joue, instant éphémère mais qui eu le don de réveiller tous les sens de Travis. Il ne savait plus que penser mais, ce geste avait été très agréable.
Le temps qu'il reprenne ses esprits, elle avait déjà fait quelques pas et elle semblait impatiente de se rendre à l'académie. Il pouvait déceler de la malice dans son regard, une invitation.
Travis s'élança donc pour rejoindre la jeune fille. Il arrivait à sa hauteur et lui saisit le bras tout en tenant le petit chat dans l'autre bras. Il ne savait plus quoi dire, mais les mots n'auraient pas eu assez de force pour exprimer ce qu'il ressentait à ce moment précis, il était bien simplement. Il se sentait à sa place.

Kokoro était heureuse, le jeune homme l'avait rejointe, elle avait les yeux rivé sur lui. Elle le dévisageaitn mais pas comme s'il l'on voulait critiquer une personne, elle le dévisageait parce qu'il était gentil et qu'elle le trouvait parfait. Ses yeux, ses mèches rebèlles, Kokoro fondait devant lui. Elle ne l'avait pas regardé ainsi depuis qu'elle l'avait connu, dans cette patinoire. Mais ses yeux avait comme changer sa vision, Kokoro ne connaissait pas encore ce que cela signifiait mais son enthousiasme à être avec lui faisait plaisir à voir. Quand tout à coup, comme si travis avait put lire dans les yeux de la jeune femme, il la rejoint et la tient par le bras. De façon spontanée, il avait pris son bras et tout en frolant la peau de son poignet, d'où elle avait une chaleur agréable. Kokoro était dans un rêve, et elle ne voulait pas s'en réveiller. Elle sentait l'odeur de son accompagnateur, une odeur masculine avec une petite pointe de noisette, très curieuse d'ailleurs. Kokoro avait l'habitude de tenir des hommes par le bras, ceci étant son métier, mais cette fois-ci sa sensation avec celui-ci était bien différente, elle se sentait vivre contre son bras. Les autres hommes la considèraient plutôt comme un objet, la délicatesse et la gentillesse de Travis lui mettait du baume au coeur. Jamais personne ne s'était abaissé à lui prendre le bras par gentillesse, Kokoro ne connaissait pas vraiment les hommes. Ses cleints c'étaient pas ce que l'on auraient pu appellé des hommes mais des animaux, et la pauvre maiko en était leur proie. En France, elle devait apprendre à connaitre le romantisme, mais Travis en était-il le symbole ? Dans son coeur, il en était l'emblème, rien que par sa gentillesse. Lajeune fille avait encore beaucoup à apprendre, mais elle venait ici d'apprendre à vivre.


Alors qu'elle avait posé sa tête sur le bras de celui-ci, Kokoro sentit petit à petit son coprs frémir sous la froideur de la pluie, en effet la soie était déjà trempé et Kokoro grellottait de tous ses membres. Son petit chat, les deux pattes sur le brod de la veste du lycéen, la regardait tristement et tout en le réveillant, lècha affectueusement le menton de Travis. Son maquillage blanchâtre coulait le noir de ses yeux aussi, Kokoro était affreuse, elle le savait et elle essayait de le cacher derrière la manche du jeune homme. Ce satané maquillage, sa condition de futur geisha , elle était obligée d'en porter et voila le résultat! Des larmes vinrent bientôt agraver encore plus le visage défiduré de la jeune fille. Kokoro s'englottait dans le silence ...

Ils marchaient depuis un moment, Travis sentait que la jeune fille semblait être autant bien que lui accroché à son bras. Ils avançaient tranquillement sans se soucier de la suite des événements, c'était ainsi jusqu'à ce que la pluie vienne interrompre ces instants qui étaient remplis d'une magie indescriptible et incomparable. Mais voila que la pluie commençait à s'intensifier et tant la jeune fille que le petit chat se mettaient à grelotter de toute part. Travis avait beau être un homme radiateur, face à la température extérieur, il ne pouvait pas être d'une grande force. Du moins lui avait chaud mais il ne savait que faire pour les deux qui souffraient en silence de la virulence de l'atmosphère. C'était le printemps il est vrai mais les températures sont encore fraiches durant cette période de l'année, surtout si le climat n'aide pas à les rendre agréables. Le petit chat devait avoir plus chaud cependant, c'était plus facile de tenir chaud à un petit être, il le montrait d'ailleurs par sa vivacité, il lécha même le menton de notre jeune homme.
Il posa alors son regard sur Kokoro et s'aperçut que la jeune fille ne faisait pas que trembler à cause du froid mais elle semblait sangloter. Ce qui voulait donc dire qu'elle se sentait mal, qu'elle était triste même. Voila qui était terrible pour lui, lui qui aurait tout fait pour qu'elle soit heureuse en ces moments qui étaient magiques. Mais il semblait que la pluie soit venu tout gâcher. Son maquillage qui coulait n'arrangeait rien, ça lui donnait une mine encore plus triste. Cela faisait horreur à Travis, il n'aimait vraiment pas cette situation. Il sorti alors son bras de l'étreinte de la jeune fille et le posa sur son épaule à l'extérieur tout en faisant des mouvements de bas en haut pour lui tenir un peu plus chaud et la réconforter du mieux qu'il pouvait. Il voulait dire quelque chose mais les mots restaient coincés dans sa gorge, il avait trop peur de dire une bêtise, de faire quelque chose de déplacé, il ne voulait pas détruire tout ce qui s'était construit cette journée. Mais il ne pouvait pas rester sans rien dire ainsi. Il s'adressa a elle avec le ton le plus rassurant qu'il pouvait adopter et avec une douceur incomparable.

- Qu'est-ce qu'il y a? Je veux pas que tu pleures.

Travis se sentait vraiment mal en ce moment. Il remonta le visage de la jeune fille pour la forcer à le regarder dans les yeux et en même temps il essuya un peu de maquillage qui coulait le long des jours de la jeune fille. Il lui sourit. Un sourire qui se voulait tendre et affectueux, il voulait vraiment qu'elle puisse lui répondre et retrouver la joie qu'elle avait sur son visage quelques instants auparavent.

Son petit chat avait réussi à réveiller le jeune homme, plongée dans ses pensées, et par ce fait, il venait de découvrir la geisha ensanglotté. Son maquillage avait encore coulé et Kokoro ne savait pas où se mettre. Travis voulu retirer son bras, l'étreinte lui permettait de se cacher mais elle était aussi un contact magique entre les deux jeunes lycéens. Kokoro tira sur la manche du jeune homme, puis lacha prise afin de passer ses mains devant son visage. Et comme par enchantement, Travis passa son bras autour du coup de la jeune femme, Kokoro pleurait mais au fond d'elle, elle était heureuse de ce geste. Le jeune garçon voulu ensuite voir son visage, il lui leva la tête et vit son visage déformé, Kokoro voulu s'éfondrer sur place, mais Travis était réconfortant et elle écouta avant de faire quoi que ce soit. Il était gèné et elle l'avait ressentit, c'est pour cette raison qu'elle osa le regarder dans les yeux. Ses yeux étaient profonds, réconfortants et baignés d'une gentillesse pure. Kokoro lui répondit alors avec une voix sanglottante et douce à la fois:

- Mon ma ...quillage a coulé à c...cause de la pluie. T...tu ... Je ne veux p... pas que tu me vois ainsi ...

Kokoro était désemparée, mais il fallait la comprendre, un client l'aurai frappé pour ce visage. Une geisha se doit d'être toujours à la perfection. Et elle s'en voulait. Elle regarda Travis dans les yeux puis s'éssuya le visage dans son kimono de plus de 300 mille euros pour ne pas lui faire horreur et elle se blottit tout contre lui. Elle avait sa tête contre son torse et ses pleurs commençaient à cesser, elle se sentait en sécurité, et il ne la dévisageait pas comme ses cleints. Ses bras autour de son corps, elle se serra contre lui affectueusement, son petit chat lui lèchant le front les yeux tristement mouillés par la pluie, avec une petite grimace, signifiant le goût du maquillage amer de sa jeune maitresse. Ses pensées étant à ce que pourrait dire sa mère si elle voyait son visage, Kokoro eut un frisson mais elle était bien là. Sous les gouttes d'eau, accompagné de la vague odeur de noisette, Kokoro ne voulait pas que ce moment cesse, car pour une fois une personne s'interressait vraiment à elle. Et cette personne, elle venait de lui donner plus que sa confiance. Elle sentait son coeur battre, et à l'inverse d'elle, Travis avait la vie de cette jeune fille dans ses mains. Elle était vulnérable, mais elle n'avait pas peur, tout aurait pu lui arriver, elle se sentait protègé dans ses bras.

Plus de peur que de mal en fin de compte, Travis ne connaissait pas exactement la culture de Kokoro et donc la symbolique du maquillage lui échappait quelque peu, lui qui n'avait jamais été confronté à la superficialité. Il avait quelques problèmes pour comprendre la réalité de cette vie que Kokoro menait. Il apprendrait avec elle. Chacun avait beaucoup à apprendre de l'autre d'ailleurs. Il comprenait néanmoins une chose, cela affectait particulièrement la jeune geisha. Son visage devait certainement être tout aussi, si ce n'est plus, magnifique sous son maquillage mais Travis ne savait pas comment expliquer ça sans risquer de la blesser, il ne savait pas encore vraiment comment exprimer ses sentiments et expliquer ce qu'il pensait de la meilleur des manières, sans qu'il ne touche la personne profondément. Du moins, il semblait que les paroles n'étaient pas nécessaires puisque la jeune fille arrêtait gentiment de sangloter. Elle resserrait son étreinte , il pouvait sentir son cœur battre. Le cœur de Travis n'avait pas son rythme habituel non plus, il était plus rapide alors que d'ordinaire il était plutôt lent. Travis essuya à nouveau un peu de maquillage qui coulait sous ses yeux et une goutte d'eau, à moins que ça n'ai été une larme, il ne le saurait probablement pas, mais après tout, ça n'avait plus d'importance. Il se sentait bien dans les bras de la jeune fille, ce qui semblait être réciproque. Les deux avançaient toujours pas à pas, lents mais il avait l'impression de sentir une Légèreté dans ce déplacement. Travis était sur son petit nuage, il planait et se sentait l'homme le plus heureux du monde, il ne voulait pas briser ce moment. Il repassa sa main sur le visage de la jeune fille et lui sourit.

- Ce n'est pas grave, depuis le début mes yeux ne voient pas ton maquillage mais la plus jolie des filles qui se cache dessous.

Il souriait toujours tendrement, il se perdait quand il regardait les yeux de la jeune fille. Ils lui rappelaient de lointains souvenirs tout en lui montrant quelque chose qu'il n'avait jamais vu. Il ne savait même pas y donner un nom. Ces yeux lui apportaient sérénité et tranquilité. Il ne pouvait pas imaginer mieux, tout ce qu'il s'était représenté du bonheur jusque maintenant se trouvait là, dans ces yeux. La simple idée de les voire quitter son regard lui déchirait le cœur.
Travis déposa un baisé sur le front de la jeune fille. Il ne savait pas pourquoi il l'avait fait mais il en avait envie. C'était aussi une manière pour lui de transmettre un peu de sa chaleur à Kokoro. Cela exprimait aussi ce qu'il n'arrivait pas à expliquer.

Kokoro encore dans les chauds bras du jeune homme, ne pensait à rien, ses pleurs avaient cessés, son chagrin de même. Sa peur du ridicule, de la honte et de la disgrace s'envolèrent en un simple regard, celui que venait de lui donner le joli garçon. Un sourire gracieux et doux, voilà ce qui la fit craquer. Comment pleurer pour un maquillage, devant un tel sourire ? Travis avait su lui montrer que son apparence ne comptait quère pour lui et ceci sans les mots. Sa gentillesse naturelle mettait de suite Kokoro à l'aise et malgré son fort caractère dans les bras de ce charmant incoonu, Kokoro oubliait tout ce qui aurait pu lui faire de la peine. Elle esquisa un sourire malgré ses dernières petites larmes, et l'écouta, comme si aucun bruit ne les entourait, elle buvait les paroles de son interlocuteur. Travis venait implicitement de lui faire un gentil compliment, ceci prouvait les pensées de la jeune femme. Travis était l'un de ses rares être qui appréciait une femme sans maquillage, ses yeux montraient sa sincérité. Et cette fois-ci, Kokoro était bel et bien aux anges.

- Merci Travis, tu es trop gentil avec moi .

La voix de Kokoro était normal, ni trop basse, ni trop dure, elle était appaisée et douce. Ce qui étonna le petit chat qui la regardait émerveillé. Alors que Kokoro carressait son petit félin, Travis lui déposa tendrement un baiser sur le front. Kokoro s'en pouvoir s'expliquer devint rouge écarlate, elle ne savait plus où se mettre. Mais son bonheur était au fond d'elle intense. Elle se recolla contre la veste du jeune homme et d'un sourire se remit à marcher vers l'académie, sa tête encore contre lui. Cela aurait pu paraitre bizarre, mais Kokoro ne s'en soucia pas, Elle était bien là, et personne ne pourrait lui gacher son bonheur intérieur. Tout en avançant tendrment enlacé, Kokoro avoua de façon incontrôlé ses quelques mots:

- Je me sens vraiment très bien avec toi !

Le plus dur était passé. Kokoro avait cessé de pleurer et retrouvé son sourire qui marquait tant le cœur du jeune garçon. Son petit baisé lui avait donné la couleur du coquelicot en un instant. Il faut dire que sans son maquillage, ces variations de couleurs étaient plus visibles automatiquement. Elle revint se blottir contre Travis, il avait l'impression d'avoir retrouvé ses deux chats, l'un qui en était vraiment un et l'autre qui se comportait comme tel, mais avec des sentiments différents. Même si au fond le bien être était la principale des motivations pour les trois personnes. Chacune se sentait bien et ne semblait pas avoir l'intention de bouger, sauf pour faire route vers le pensionnat, qui s'approchait soit dit en passant. Ce bâtiment qui se dressait un peu plus loin au bout de cette grande allée et entouré de tous ces arbres. Mais Travis n'y pensait plus, arrivait-l seulement à penser? Il ne savait plus tellement ce qu'il y avait dans sa tête, toute réflexion devenait obscure et il ne savait plus penser, voila il fallait le dire, c'était trop difficile. La seule chose à laquelle il pouvait penser, c'était Kokoro, il ne voyait plus rien d'autre, Kokoro et le petit chat qu'il tenait dans ses bras. Ils étaient devenu ce dont se nourrissait son esprit en ce moment. Moment qui était délicieux pour lui, il n'aurait renoncé à sa place pour rien au monde. Tout se trouvait là et nul part ailleurs. Il appuyait sa tête contre celle de Kokoro. Le petit couple avançait comme cela sur l'allée du pensionnat.

- Nous arrivons gentiment.

Travis savait que ça voulait aussi dire qu'il devrait se séparer de celle qui lui tenait le cœur au chaud. Lui tenait chaud du mieux qu'il pouvait à la jeune fille et elle pour sa part réchauffait le cœur du jeune garçon. Tout était parfait si ce n'est la suite qui était obscure, Travis n'arrivait pas à l'imaginer, il savait qu'il y aurait une rupture mais, il la voulait la plus tard possible. Toutefois, il ne savait que faire d'autre, il glissa un autre baisé, sur cla joue de Kokoro cette fois.

- Merci, avec toi je suis aussi aux anges. Je me suis rarement senti mieux.

Travis repris sa respiration, sa gorge commençait à se serrer et il savait très bien ce que ça voulait dire, mais arriverait-il à l'exprimer? Il avait peur, peur de briser tout ça, de se tromper et de faire une erreur, d'avoir les mauvaises intentions. Tout était confus dans sa tête. En avançant sur l'allée, il voulait pouvoir dire quelque chose mais n'arrivait pas. La soirée commençait à arriver, le soleil se couchait au travers des nuages, on pouvait voire une lueur rougeâtre qui filtrait les nuages. Peut être était-ce un signe?

- Kokoro je...

Travis reprit une grande inspiration, il fallait qu'il arrive plus loin, dire ces mots qui ne voulaient pas sortir, il était en train de livrer un véritable combat contre lui même, ce combat que chacun a eu l'occasion de connaître au moins une fois dans sa vie. Celui qui vous fait mal à la tête et qui pouvait vous faire mal au cœur en un instant. Et finalement.

- Je ne veux pas détruire tous ces moments merveilleux que j'ai eu avec toi aujourd'hui, je ne veux pas risquer de faire une bêtise, j'ai atrocement peur de ce qui va suivre. Il reprit une autre grande inspiration. Je... Je t'aime.

Tout en disant ces derniers mots, ces fatals mots qui vous détruisent un homme ou qui vous en fait le plus heureux, il fixait la jeune fille, il la regardait avec une douceur extrême mais au fond de ses yeux se reflétaient une peur qu'il ne voulait pas dissimuler, elle avait certainement du sentir les jambes du jeune homme trembler l'espace d'un instant. Il regardait successivement au sol, à l'horizon et le visage de Kokoro sans savoir que faire ni que dire, il voulait s'excuser, il ne pouvait pas revenir en arrière en cas d'erreur. Jamais il ne s'était senti aussi mal, lui qui connaissait si mal l'amour, qui n'en savait rien en fait. Il craignait la face de l'amour qu'il découvrirait, celle qui fait mal ou celle qui rend heureux.

Plus que quelques pas les séparaient de l'académie, cette école détestée de Kokoro, un batiment tellement fermé avec tellement de gens. Elle ne voulait pas y penser, elle était bien là où elle était, contre ce corps si chaud et surtout si doux. Depuis maintenant une dizaine de minutes, un joli couple marchait en direction de l'école. Dans une rue avec des arbres parallèlement positionné, ce qui rendait le paysage encore bien plus beau, se promenaient les jeunes gens les plus heureux du monde. La pluie avait cessée depuis peu et les nuages à l'horiozon, prouvait qu'un magnifique soleil pointerait le bout de son nez demain à l'aube. Kokoro était bien sur, trempée de la tête au pied, elle tremblait de tous ses membres mais elle n'y faisait même pas attention. Une main sur la hanche du jeune homme l'accompagnant et l'autre carressant la tête de la petit boule de poils, Kokoro se pensait la plus heureuse du monde. Cette fuite sous la pluie c'était transformée en une promenade en amoureux ...

Alors que Kokoro allait balbutier quelques mots, le joli garçon ne lui lassa pas le temps d'ouvrir la bouche. Ses pensées restèrent en elle, Kokoro voulait écouter avec attention la douce et sensuelle voix de ce qu'elle aurait pu appeller "son ami", même si au fond d'elle, elle savait très bien qu'il était bien plus que cela. Tout d'avord, il lui annonça qu'ils étaient sur le point d'arriver, Kokoro appercevait en effet le batiment blanchâtre, au loin. Caché encore par deux platanes, le lycée se laissait deviner. Puis alors qu'elle allait joyeusement lui répondre, elle apperçu tristement le visage de Travis, le jeune homme avait l'air contrarié et même bien plus, il avait l'air soucieux et très très mal à l'aise. Les mots allaient s'échapper de la bouche de la jeune geisha, et voler jusqu'aux oreilles du charmant inconnu, qui n'en était plus un malgré la courte durée passé en sa présence. Kokoro avait un très grand sourire et ses mots auraient été doux comme du miel, mais travis y coupa court. Certainement pour des raisons bien trop importantes, pour qu'il la laisse continuer, et même commencer.
La passion du jeune homme allait se dévoiler, en effet il trouva les mots que Kokoro ne faisaient que de retourner dans sa tête sans pouvoir les exprimer librement. Sa timidité allait encore tout gachée, c'est bien cela le problème, elle était bien trop mal à l'aise pour exprimer quoi que se soit. Kokoro ne savait pas très bien ce qu'était les sentiments d'amour, elle savait que ce petit pincement aucoeur qu'elle ressentait ici, était cela. Sa "mère", la joli Mineko, geisha à l'okaido qu'elle prenait pour sa soeur avait quitter notre maison pour "l'amour". Ce sentiment, elle avait essayer de lui expliquer mais Kokoro n'avait que 13 ans et elle n'avait compris grand chose. Mais elle avait gardée quelques paroles, bien encrées : "l'amour commence par un pincement au coeur et fini par un langoureux baiser". Ses mots encore dans sa tête en ce moment, comme si elle les avaient entendu là.

Kokoro aurait voulu lui dire qu'elle pensait la même chose et ceci depuis bien plus tôt dans la journée, qu'elle avait ressentit un pincement au coeur, mais Travis ne lui laissa encore pas le temps d'exprimer quoi que se soit. Il venait tout juste de lui avouer avec tellement de mal, ce qui rendait ses paroles encore bien plus belles. Une timidité en bouche, mais surtout beaucoup de courage le conduisèrent à exprimer ses sentiments à Kokoro et finalement à lui prononcer les mots, les plus romantiques "Je t'aime".
Kokoro n'en revint pas, elle avaient les yeux écarquillés, mais surtout pleins d'étoiles brilantes de mille feux, ses joues passèrent du rosé au rouge pinpant. Alors qu'elle allait essayer de lui répondre, elle vit dans son regard aimant qu'il avait peur, cette peur que tout homme qui déclare sa flamme a lors de son premier amour. Kokoro était ainsi aussi d'ailleurs, car cela ne se passe pas que pour les hommes, les femmes aussi étaient dans le même état à ces moments là. Sauf qu'elle arrivaient à le cacher mieux qu'eux. Mais après qu'elle eut pris le temps de prendre délicatement la main de son bien-aimée dans la sienne, et de le regarder tendrement et avec amour, elle répondit à cette merveilleuse déclaration:


- Je n'avais jamais ressentit cela avant, mais je crois que je suis amoureuse de toi, Travis. Mon coeur venait tout juste de se pincer, mais je n'arrivait pas à trouver les mots ...

Kokoro pris le jeune homme dans ses bras puis revint devant lui, encore plus rouge qu'avant mais les yeux brillant d'un amour parfait:


- Je t'aime et ceci ne changera jamais !

Kokoro était heureuse, elle venait de ressentir l'amour et ceci pour le plus beau de tous les inconnus.

Après une performance jusque là jamais atteinte par notre jeune garçon, une performance que n'importe quel effort physique ne pouvait égaler, une peur s'empara de lui. Une peur profonde, une peur que l'on éprouve que dans cette situation, peur qui n'existe pas en dehors, celle qui vous prend tout le corps, qui vous retourne l'estomac et qui vous fait perdre la tête tout en vous faisant quitter le sol. Peur qui n'est pourtant justifiée que par un mot, "non" il est anodin, simple, tout le monde l'emploie trente fois en une journée et pourtant, il véhicule tant de souffrance. Ce mot porte un poids considérable sur le dos et tout le monde l'emploie à la légère, comme n'importe lequel des autres. Il est vrai que les humains ne connaissent pas assez la force des mots.
Revenons en à notre petit couple. Travis regardait Kokoro en espérant que son cœur ne serait pas brisé à ses prochaines paroles. Et à en juger par les yeux qu'il pouvait regarder, ces yeux qui renfermaient toutes les constellations du ciel, il commençait à se détendre et s'imaginer le meilleur pour la suite. Ses joues changeaient de couleur, le petit couple avait la couleur de la pivoine, autant l'un que l'autre auraient pu illuminer les Champs Elysées en se plaçant au milieux. Travis senti une légère étreinte, une douce étreinte autour de sa main. Il profitait de savourer chaque geste, chaque déplacement que cette main effectuait sur la sienne, il aimait cette douceur, il pouvait sentir une sorte de tension électrique dans cette main. Il aurait voulu que ce moment ne s'arrête jamais. C'est alors que le moment tant attendu arrivait, il voyait les lèvres de la jeune fille s'entrouvraient, elle allait parler. Et c'est alors que les mots les plus beau qu'il lui ai été donné d'entendre lui parvinrent. Elle prononçait tout ce qu'il avait envie d'entendre, ce qu'il n'aurait jamais osé imaginer entendre. Il n'aurait même pas osé y penser. Les trois mots qu'il attendait tellement, la formule magique, elle l'avait prononcée. Dès lors une légèreté déconcertante s'empara de lui.
Travis se sentait sur un nuage et ne voyait plus que la jeune fille, il la serra dans ses bras, il voulait lui communiquer tout l'amour qu'il renfermait. Lui montrer à quel point il l'aimait. Il serrait Kokoro contre lui, il l'aimait et rien ne comptait plus en ce moment. Il avait envie de répéter la formule magique encore et encore mais, il ne fallait pas épuiser la magie. Il posa une main sur le visage de Kokoro, sur sa joue, il la caressait tendrement et approcha son visage de celui de la jeune fille, il redoutait également ce moment, il ne voulait rien gâcher, que tout soit parfait. Après une course qui sembla durer une éternité effectuée par sa tête, il déposa ses lèvre sur celles de Kokoro. Le tableau était on ne peut plus beau, le petit couple s'embrassant tendrement sous le soleil courant sur une allée d'arbres qui s'ouvrent au printemps.