L'Amour [Eva]

Invité

Elle l'évitait, après leur rencontre et son départ précipité, Eva l'évitait, se tenait le plus loin possible de lui. Évidement les "amies" de la jeune femme avaient lancé de multiples ragouts à leur sujet. Alors que lui l'observait constamment, ne pouvant se détacher d'elle.
Il repensait au néant qu'il avait cru voir en elle. Se demandant parfois si il était réapparu. Se demandant souvent quoi faire. Pensant tout le temps à elle, à n'en plus dormir.
Un mot, un nom, suffit à déstabiliser un homme. Et il en faisait l'amer expérience.

Eva.
Comment ces trois petites lettres peuvent-elles mettre en question une personne, une vie, une âme ?

Il dessinait souvent son visage, ce magnifique visage.
Mais il était toujours incomplet, les yeux, les yeux étaient vides. Il ne les dessinaient plus, ne connaissant point ce qu'il s'y trouvait.

Il tombait sur elle quelques fois, mais Eva était toujours protéger par sa horde et il ne pouvait l'approcher. Se sentiment de tristesse s'était noirci de plus en plus, ce faisant remplacer par de la colère, et parfois même, de la haine. De la haine envers ELLE, mais aussi envers lui, ces filles qui trainent avec pour se faire remarquer, la haine envers le monde lui même.
Il se mit de plus en plus à l'écart des autres, essayant d'être invisible, sauf pour elle, la personne qu'il aimait et qu'il détestait le plus.
Le troisième mois fut le plus dur. Se mettant tout le monde à dos, se retrouvant seul, il pensait à la kidnappait, l'enfermait. Non pour la protéger mais pour avoir une personne avec lui, une personne qu'il aime.
Sa folie le quittait de moins en moins souvent, il devenait violent. Les démons qui l'habitai durant son enfance étaient revenus. Revenu avec plus de rage, plus de destruction. Un prof et plusieurs élèves en firent les frais bien malgré eux. Un petit coup d'épaule, un regard de-travers suffisait pour lui faire franchir la limite. Non, il n'avait plus de limite. Battant presque à mort une petite bande voulant faire les malins. Frappant les murs pour freiner son envie de destruction.
Il multipliait les séjours à l'hôpital et au poste de police. L'Académie ne voulait plus de lui, lui laissant une dernière chance qu'il consumerait très vite.

Il se trouva, par hasard ou non, devant la maison de son aimée. Il s'approcha, ne voulant entrer.
Il s'assit alors dans le jardin et l'attendit.

Invité

Trois mois.
Trois mois qu’elle l’évitait.

Trois mois.
Trois mois qu’elle tentait de l’oublier.

Trois mois.
Trois mois que ses yeux verts la poursuivait.

Trois mois.
Trois mois qu’elle se haïssait.

Trois mois…

Une éternité.

Eva ne faisait même plus semblant. Tout en elle était brisé, et son regard gris plus vide que jamais. D’ailleurs, elle ne parlait presque plus, le regard toujours perdu dans le vague…
Ah ! Et ces poules qui ne remarquaient de toute façon rien ! Pour une fois, Eva en appréciait la présence : Elle se cachait au milieu d’eux, évitait les regards.
Sauf les siens. Elle savait quand il la regardait. La jeune femme sentait son regard posé sur elle comme un fer rouge sur sa peau claire.
Blafarde, maintenant. Ses joues aussi, s’étaient creusées. Elle avait maigri… Au début, Eva faisait quelques efforts pour cacher son triste état à son entourage. Faire illusion. Maintenant…

Tout cela n’avait plus aucune importance.

Eva serra sa veste autour d’elle, et d’un geste agacé envoya ses cheveux par-dessus son épaule. Elle marchait d’un bon pas pour rentrer chez elle. Haha ! ‘Chez elle’ ! Un étrange rictus passa sur ses lèvres. Ce grand appartement vide et froid ! Elle…

Eva pesta en trébuchant sur une bouteille. Qui avait bien pu laisser une bouteille de verre vide par terre dans la rue ?! Verre…
Comme bien souvent, ses yeux envahirent ses pensées. Son regard si vert, si beau…
Non, elle ne devait pas ! Passa une main rageuse sur son visage et continua son chemin.

Arrivée devant la grande bâtisse, Eva sortit ses clefs de son sac et s’avança vers porte. Elle grimpait perron quand une impression la stoppa nette. Juste une impression, pourtant… Comme pour se convaincre elle-même de sa stupidité, elle se tourna vers le jardin. Evidement, personne !
Personne.
Ou presque.
La main de la jeune femme se mit à trembler. Crispant son point autour des clefs, elle s’obligea à se contrôler. Combien de temps ? Aaah ! Le temps… Une notion inconnue du cœur, sûrement ! Finalement, ses lèvres remuèrent, laissant échapper un murmure :

« Taikaisu… ? »

Comme si un blocage rompait enfin, elle grimpa les dernières marches pour enfoncer la clef dans la serrure. Le visage résolument tourné vers la poignée de la porte, elle ajouta :

« Que fais-tu ici ? »

Non, sa voix n’avait pas tremblé. Mais elle était sèche, et aussi froide que la glace, comme ses yeux. Mais ça, le contraire était rare. Devenu impossible, en fait.
Depuis trois mois.

Invité

Elle passa à quelques mètres de lui, sans le voir, comme les autres jours.
Elle le remarqua, et sa réaction fut immédiate. Elle se crispa et devint froide.

« Que fais-tu ici ? »

Il se leva, sans répondre, et entra dans l'appartement d'Eva, sans même la regarder.
Il s'assit sur le premier canapé venu et la regarda. Il n'avait pas eu beaucoup d'occasion de la voir, et il contait bien en profitait.

Mais il n'en profita pas longtemps, son regard était noir, il avait des pulsions de plus en plus fortes. Il se leva, et l'embrassa.
Il la posa, délicatement, sur un canapé, l'embrassa tout en lui caressant les cheveux. Il en avait beaucoup rêver, et ne pouvait résister à l'envie d'avoir un contact avec elle.
Il enroula ses bras autour de la jeune femme, et le regarda, un regard sincère, retenant ses larmes.

- Pourquoi es-tu partie ?
Je t'aime Eva, je ne peux demeurer loin de toi plus longtemps.

Il l'embrassa de nouveau, essayant d'oublier les derniers mois qui venaient de s'écouler.
Comment avait-elle vécu tout ce temps là ? Dans la joie ? La tristesse ?
Il la regardait, essayant de percer ce qu'il ne voyait quasiment jamais en elle. Durant ces trois mois, la coquille s'était complétement reformée, mais, avait été elle toucher de l'intérieur ? Assez pour la briser ?

Elle avait maigri. Il finit par remarquer que ses yeux avaient changer, plus noires qu'avant. Son visage n'avait plus beauté aucune. Lorsqu'il l'avait rencontrer, il l'avait trouvé magnifique, même si un "détail" l'avait gêné. Mais maintenant, le visage entier le gêne.
Pourquoi personne ne l'avait remarquer.
Il se rappela alors certaines paroles d'Eva. Personne ne la regarde vraiment. Juste bon à relooker et à siffler sur son passage. Sa haine passa alors en ces jeunes hommes, qui l'a blesse chaque jour un peu plus.
De la compassion pour Eva l'envahit.

- Excuse moi de mettre porter de la sorte...

Invité

Eva ne dit rien quand Taikaisu la dépassa pour entrer. Elle le suivit, posa ses affaires et retira sa veste.
Pourquoi ? Pourquoi était-il là ? Pourquoi ses efforts de nouveau réduits à néant ?!
Elle sentait son regard sur elle, comme un fer rouge sur sa peau. Eva ferma les yeux.
Reprend toi !
Prenant une inspiration, elle se tourna vers lui. Il était là. Debout, juste devant elle. Et son baiser la surprit tellement qu’elle ne réagit pas. A présent sur le canapé, elle se trouvait incapable du moindre geste, de la moindre parole. Taikaisu près d’elle, ses bras autour de son corps, ses lèvres sur les siennes…
Pourquoi ?! Pourquoi était-il revenu ?! Pourquoi… ?!!

‘‘ …es-tu partie ? Je t'aime Eva, je ne peux demeurer loin de toi plus longtemps.’’

‘‘Laisse moi.’’

Mais il n’avait pas entendu son murmure. Il l’embrassa de nouveau. Au fond d’elle, Eva sentit monter son désir. Elle tourna son visage pour tenter de se soustraire au baiser.

‘‘Taikaisu, laisse-moi… ’’

‘‘Excuse-moi de mettre porter de la sorte...’’

Eva tourna ses yeux gris et vides vers le jeune homme. Non, elle ne rejetterait pas Taikaisu. Elle en était incapable. Mais maintenant, dans ses yeux, on pouvait y deviner de la tristesse. Ou plutôt, de la douleur. A peine visible, mais bien présente.

‘‘…Laisse-moi t’oublier !!’’

L’oublier. Oui, elle avait pris cette décision, il y avait trois mois. Comme on oublie un rêve. Mais comment résister ? Comment…
Eva. Nous repartons. Et tu viens avec nous.
Pourquoi fallait-il que tout cela arrive aujourd’hui ?!! Eva leva la main, lentement, et du doigt traça le contour du visage de Taikaisu. Cessant soudain, la jeune femme détourna le visage pour le cacher des ses main.

‘‘Taikaisu, je vais partir. Quitter l’Académie. Alors je t'en prie, laisse-moi tout oublier. Que tout cela ne reste qu’un rêve…’’

Invité

Eva détourna soudain son visage.

‘‘Taikaisu, je vais partir. Quitter l’Académie. Alors je t'en prie, laisse-moi tout oublier. Que tout cela ne reste qu’un rêve…’’

Quitter l'Académie et partir ?
Pourquoi veut-elle tout oublier ? Non, ce n'était pas un rêve.
Ce n'a s'oublie pas comme un rêve, ce n'est pas un rêve. Pourquoi veut-elle tant l'oublier ?
Il baissa les yeux, faisant le vide de son esprit durant quelques minutes, avant de répondre.

- Tu n'as pas répondu à ma question.
Pourquoi es-tu partie Eva ?

Invité

Pourquoi était-elle partie ?
…
Pourquoi tout était-il toujours si compliqué ? Pourquoi ne pouvait-elle pas vivre ses rêves ?! Eva regarda Taikaisu. Ses rêves. Un rêve. Rien qu’un ! Laissez-lui au moins un rêve ! Un rêve douloureux, car impossible… Elle ne voulait plus de douleur. Pourtant… Qui avait dit, où avait-elle entendu un jour…

'Tu m’as apporté peine et tristesse, douleur et souffrance… Mais pour toute la joie que j’ai reçu en échange, tout ce bonheur, alors je suis prête les revivre encore jusqu’à la fin de mes jours pour une seule miette de cet amour !'

Ce pourrait-il que cela soit possible ? Eva n’y croyait pas. Elle n’osait pas y croire. Elle avait peur.
Pourtant.
Un rêve. Elle avait un rêve en face d’elle et tout son cœur et son corps tendait vers lui. Alors Pourquoi devait-elle souffrir encore ?!!
Ses yeux verts. Ses mains, ses lèvres, son visage. Sa voix.

Ses yeux devinrent brillants, et Eva fondit en larmes. Pourquoi pleurait-elle toujours avec Taikaisu ? Pourquoi lui apportait-il tant de souffrance ? Mais alors, pourquoi l’aimait-elle toujours ?
Pourquoi, pourquoi, pourquoi… Pourquoi se poser tant de questions ? Elle ne voulait plus réfléchir.
Eva n’avait plus la force de résister.
La jeune femme s’accrocha à Taikaisu.

‘‘Je… ne veux pas… partir ! JE NE VEUX PAS !!!’’

Ses larmes redoublèrent. Aah ! Elle avait craqué ! Tous ses efforts détruits par un rêve !
UN RÊVE !...
Un rêve qui la tenait dans ses bras.

Eva leva son visage baigné de larmes et embrassa Taikaisu. Elle allait vivre son rêve. Pour la première fois. Une seule fois. Elle interrompit le baiser, regarda les beaux yeux verts. L’embrassa de nouveau en se collant contre lui.
Pour la dernière fois.

Invité

Eva fondit en larmes.

‘‘Je… ne veux pas… partir ! JE NE VEUX PAS !!!’’

Elle se colla à lui et l'embrassa.

Moi aussi je ne veux pas te perdre...

Tai' lui caressa les cheveux tout en retenant ses larmes.

- Je t'aime Eva, restes.

Il ferma les yeux et l'enlaça. Tai' s'agrippa à ses vêtements pour ne plus la perdre, s'accrocher à elle, pour toujours. Quoiqu'il se passe, être avec elle. Rêve type d'un jeune amoureux, mais rêve qui le reste trop souvent.

- Je ne veux plus te perdre. C'est trop dur pour moi.

Taikaisu regarda les yeux de son aimée, brillants. Elle l'avait manqué, terriblement. Il l'embrassa de nouveau, ne pouvant s'en lasser.
Pouvait-il encore croire à son rêve. Y avait-il un moyen d'empêcher le départ d'Eva ? Et quand doit t-elle partir ?

- Eva, promet moi de ne plus m'abandonner.

Désormais, c'est lui qui avait plus besoin d'elle, qu'elle besoin de lui. Du moins, c'est ce qu'il pensait.
Jamais il ne s'était sentie plus mal que durant les mois précédents.

Malgré plusieurs tentatives pour se calmer, il continuait à se coller à elle, croyant que cela les protègeraient.
Il posa tout de même la question qui lui brulait sur les lèvres.

- Quand dois-tu partir ?