Kiss Twice, kiss me deadly.| Pv`

Un jour de plus, un jour de moins, où est la différence ? Un pas de plus vers la mort, un de moins dans la vie. Et maintenant quoi ? Amen peut-être ? Foutaise. Allongé sur mon lit, mes yeux scrutent le plafond qui me sert de ciel bleu. Bleu...tout est bleu dans cette maison, tout. Parce que le bleu du ciel est un royaume. N'est ce pas ? Cela fait quelques minutes que Morphée m'as jeté de son pays. Il fait déjà jour et peu importe l'heure qu'il est. Les rayons du soleil transperce la fenêtre et le voile blanc qui me sert de rideau, ses rayons dansant lentement sur ma peau. Des ombres dansent sur les murs, s'agrandissent sur le plafond, prenant des allures de créatures imaginaires inachevées. D'un bond je repoussais les couvertures, les laissant tomber sur le sol. De l'air frais enveloppa mon corps, évoquant des frissons qui couraient sur ma nuque jusqu'au bas de mon dos. Pourtant je n'avais pas si froid que ça. Mon regard se riva sur la fenêtre entre ouverte. Je ne fermais jamais les fenêtres de ma chambre. J'aimais avoir de l'air frais permanent autour de moi. L'air qui y passait faisait voler le long rideau blanc, le faisant danser de manière fantomatique qui me faisait rêver. Et pourtant, vint mon premier réflexe matinal. J'attrapais d'une main mon briquet & mon paquet de clopes le tout posé à même le sol. Je sortis du lit, traînant ma carcasse jusqu'à la fenêtre que j'ouvris en grand. Comme chaque matin, j'accordais à mes yeux un moment pour qu'ils s'habituent à la lumière, première grimace de la journée. Après quoi, j'enjambais la fenêtre, m'asseyant sur le rebord, mes jambes se retrouvant dans le vide. Je me fichais pas mal qu'il y ai des gens ou non. Et je me foutais royalement de leurs pensées. Je coinçais ma cigarette entre mes lèvres, puis attrapant mon briquet, allumait celui-ci, contemplant dans un premier temps la flamme qui en naissait, appréciant sa chaleur s'évanouir sur mes mains et mes joues. Je restais là, comme chaque matin, à étendre mon regard sur la ville qui s'éveillait peu à peu pendant que ma bouche jetait de petit cercle de fumée, comme on jette des sorts. J'ignore combien de temps je restais là, en sous-vêtements, à regarder le monde sans que moi j'en fasse vraiment partit. A juger mes semblables pour mieux me juger après. Ce n'était franchement pas très beau à voir. Il y a des jours comme ça où j'envie les oiseaux.

Après une bonne douche, je me postais devant un miroir, observant mon visage un instant. Ma peau était blafarde, me donnant un air presque malade. Mais mes yeux verts brillaient doucement prouvant le contraire. Je me séchais, et m'habillais d'un jean trop large, qui n'était en fait qu'une salopette déchirée sur plusieurs endroits qui ne tenait qu'à peine sur mes hanches. J'enfilais par la suite un tee-shirt noir. Il ne me manquais plus que les chaussures, de vieilles converses bariolées de toutes les couleurs, déchirées, tâchées mais que j'aimais. Je m'étais pressé de sortir de cette nouvelle maison que je trouvais étrange, bien trop vide et trop calme. J'avançais sans me poser de questions, sans savoir où j'allais, respirant juste l'air frais qui envahissait mes poumons chaud, se mêlait à mon sang.

Midi sonnait à mes oreilles comme une chanson passerait en boucle et comme une balle n'arrêterait pas de rebondir entre quatre murs. Je n'avais pas faim, de toute façon à quoi cela me servirait ? Pourtant je laissais les odeurs de la rue m'éveiller d'avantage. Le délicieux parfum du chocolat chaud, du café et celui de la boulangerie devant laquelle je passais. Mes mains étaient gelées tendis que mes joues se coloriaient d'une teinte rosée. Un sourire se traça sur mes fines lèvres et colorées alors que j'entrais dans un endroit tout à fait inconnu mais approprié. Un jardin...pourquoi pas. Calmement je m'avançais, marchand au hasard, suivant mes habitudes. Des parfums de fleurs parvenaient encore à saisir mon nez. C'est un paysage coloré de cuivre, d'or et de vert qui s'offrait à moi. Je m'installais alors en tailleur sur l'herbe, tout juste sous un arbre et voilais mes yeux émeraudes de mes paupières. Le vide s'installait dans mon esprit. Je me sentais bien. Seul le vent qui bousculait les feuilles savait se faire entendre de mes tympans.